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Boudé par l’Occident : Le pétrole russe inonde la Chine

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Boudé par l’Occident : Le pétrole russe inonde la Chine
Pump jacks are seen at the Lukoil company owned Imilorskoye oil field, as the sun sets, outside the West Siberian city of Kogalym, Russia, January 25, 2016. Picture taken January 25, 2016. REUTERS/Sergei Karpukhin - RTX250B1

La Chine a nettement accru ses importations de pétrole russe en mai dernier, selon des chiffres officiels publiés aujourd’hui, aidant ainsi Moscou à contrebalancer la désaffection de ses clients occidentaux sur fond de guerre en Ukraine. La hausse est si importante que la Russie est devenue le mois dernier le premier fournisseur du géant asiatique, devant l’Arabie saoudite. Les Occidentaux ont adopté depuis la fin février des sanctions sans précédent contre la Russie en représailles à son invasion de l’Ukraine. Ils ont notamment réduit leurs importations d’hydrocarbures russes. Face au boycott des produits russes à l’étranger et à la multitude de départs de firmes étrangères de Russie, Moscou ne peut compter que sur la puissance chinoise pour échapper à un isolement économique total. A plusieurs reprises, les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont mis en garde Pékin contre tout soutien au régime du président russe Vladimir Poutine qui permettrait d’atténuer l’impact des sanctions. En mai, les importations de pétrole russe par la Chine ont toutefois augmenté de 55% sur un an, selon les chiffres publiés lundi par les Douanes chinoises. Le mois dernier, le géant asiatique a acheté à la Russie quelque 8,42 millions de tonnes de pétrole. Il s’agit d’une quantité bien supérieure aux livraisons de Russie reçues un an plus tôt (5,44 millions de tonnes). Fait notable, les importations de pétrole russe le mois dernier étaient supérieures à celles en provenance d’Arabie saoudite, habituellement premier fournisseur de la Chine (7,82 millions).

Pékin à la rescousse

Quant aux achats de gaz naturel liquéfié (GNL), ils ont progressé le mois dernier de 54% sur un an à 397.000 tonnes, selon les Douanes. La démarche de Pékin contraste avec l’attitude des Occidentaux, qui tentent de réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes depuis la guerre en Ukraine. Selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié la semaine dernière, les exportations de pétrole russe vers l’Occident ont ainsi nettement baissé depuis le début de la guerre en Ukraine. C’est notamment le cas vers l’UE (3,9 millions de barils/jour au total en février contre 3,4 en mai) et vers la destination « États-Unis/Royaume-Uni » (0,9 million contre 0,1 million). Cette chute s’est poursuivie le mois dernier, selon l’AIE, mais a été « compensée par une augmentation des envois vers la Chine » et aussi vers l’Inde – autre pays d’Asie qui n’a pas condamné l’invasion russe avec un bond de 0,1 en février à 0,9 million de barils par jour en mai. Pékin est le principal partenaire économique de Moscou. Tous produits confondus, les importations totales chinoises en provenance de Russie ont augmenté en mai de 80% sur un an, pour atteindre quelque 10,3 milliards de dollars, selon les Douanes. Mercredi, le président chinois Xi Jinping avait réaffirmé la proximité de son pays avec la Russie, lors d’un échange téléphonique avec son homologue Vladimir Poutine.

R.I.