Le roman «Bientôt les vivants», de l’auteure Amina Damerdji, figure parmi les sept œuvres sélectionnées pour la 11e édition du Prix de la Littérature arabe. Ce prestigieux prix, doté de 10 000 euros, récompense une création littéraire d’un auteur originaire d’un pays de la Ligue arabe, écrite ou traduite de l’arabe vers le français. «Bientôt les vivants» raconte l’histoire de Selma, une jeune fille passionnée d’équitation. A l’abri des tragédies des années 90 en Algérie, Selma trouve refuge dans les écuries d’un centre équestre près du village de Sidi Youcef. La relation intime qu’elle développe avec son cheval devient un symbole de résilience face à l’adversité. Ce roman, publié chez Gallimard au début de l’année, est le second de l’auteure après «Laissez-moi vous parler» (2021). Amina Damerdji avait déclaré à la chaîne de la librairie Mollat : «Pour ce second roman, l’impulsion vient davantage de ma vie. Non pas que le roman soit autobiographique, mais disons que le réservoir sensoriel et imaginaire vient vraiment de mon enfance puisque j’ai grandi en Algérie».«Bientôt les vivants» a également été couronné du prix du meilleur roman français par le magazine «Transfuge».Née en 1987 en Californie, Amina Damerdji a grandi à Alger jusqu’à la «décennie noire». Elle a ensuite rejoint la France où elle a commencé à écrire de la poésie. Après des études littéraires à Paris, elle a obtenu plusieurs diplômes en Lettres classiques et études ibériques, avant de devenir agrégée d’espagnol et de soutenir une thèse en 2018.La sélection de cette 11e édition du Prix de la Littérature arabe met en lumière la richesse des littératures du monde arabe et la diversité des sujets qu’elles abordent, à travers des œuvres d’écrivains d’origines diverses (Algérie, Liban, Libye, Palestine, Tunisie), écrites en arabe ou en français. Une pluralité que le Prix souhaite saluer, soulignant l’engagement des maisons d’édition.Créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe (IMA), le Prix de la Littérature arabe est l’une des rares récompenses françaises qui distingue la création littéraire issue du monde arabe. Depuis sa création, le Prix a honoré plus d’une quinzaine d’auteurs, dont Jabbour Douaihy (Liban) en 2013, Mohammed Hassan Alwan (Arabie Saoudite) en 2015, InaamKachachi (Irak) en 2016, Mohammed Abdelnabi (Egypte) en 2019, JokhaAlharthi (Oman) en 2021, et Feurat Alani (Irak) en 2023.Parmi les six autres finalistes de cette année figure le Tunisien AymenDaboussi avec «Les carnets d’El-Razi», publié dans la collection Khamsa dirigée par l’Algérien Sofiane Hadjadj, cofondateur des éditions Barzakh. Le jury se réunira à l’automne pour désigner le lauréat, qui sera annoncé lors d’une cérémonie officielle le 27 novembre 2024 à l’Institut du monde arabe à Paris.Amina Damerdji, grâce à «Bientôt les vivants», continue de marquer la scène littéraire avec une œuvre qui touche par sa profondeur et sa sensibilité, tout en rappelant la résilience et la beauté des liens humains face aux épreuves.
S. H.