
Par Méhana. B
Pour respirer une meilleure et bonne bouffée d’oxygène, il n’ y’a pas mieux que de monter en altitude, et sortir du bord de la rivière pour aspirer cet air d’une pureté inégalable, même si l’air que nous respirons à Souk El Had est aussi pur. Même si la paix et la tranquillité ne sont que « le calme qu’engendre le silence si naturel » dans ce petit havre, situé à 500 mètres au dessus de la mer, au bord de l’oued El Djema qui alimente le barrage taksebt. Rien de tel qu’une petite virée à quelques encablures seulement du lieu ou nous avons l’habitude de nous terrer surtout en ces temps de confinement.
Même si c’est le mois de ramadhan, ces derniers jours la chaleur commence a monter, et malgré cette chaleur il y’a lieu de dire que les paysages sont verdoyants et beaux, sur tout le parcours menant de Souk El Had vers les hauteurs, l’herbe verte et les fleurs captent notre regard, ce qui n’est pas habituel ces dernières années ; cette remarque que j’ai faite a haute voie fera sortir Idir mon accompagnateur et chauffeur «Tu vois ay amghar, comme notre région est très belle, beaucoup de gens se sont remis au travail de la terre, au défrichage et autre nettoyage, même l’atmosphère et plus respirable et plus belle qu’il y’a quelques années ; il me semble que cette pandémie qui a poussé les gens a rester chez eux a fait du bien à la nature ! », en effet « le mal de la nature c’est l’humain ».
Arrivée à la croisée des quatre chemins, au lieu dit « la tranchée » la verdure de la nature est effacé par la verdure de la tenue des gendarmes au barrage permanent, ainsi que du béton et de la stèle du colonel Amirouche semblant tendre la main pour faire l’aumône ; « d après ce que les anciens disent de Amirouche, s’il s’était réveillé et a vu cette statut le représentant, il aurait fusillé d’abord son fils et tout ceux qui ont collaboré à la réalisation de cette statut en son honneur ; elle ne le représente nullement » fera remarquer encore Idir.
La mémoire d’Amirouche
Ce qui nous mena à tourner à droite pour nous diriger vers Béni-Yenni qui se trouve juste à quelques minutes du lieu dit « la tranchée »ou de Tassaft le village d’Amirouche Aït Hamouda et Amar OULD Hamouda, tous les deux martyrs de la révolution 54/62, Mustapha BACHA terrassé par une crise cardiaque en 1994 est considéré martyr de la démocratie, Djaffar OUAHIOUNE et Kamal AÏT HAMOUDA assassinés le 10 mai 1997 par les terroristes islamistes et Azeddine YOUSFI par les gendarmes en 2001 lors du printemps noir. Sans oublier de parler d’un des plus grand et non moins connus et adulé par tous, Mohya, de son vrai nom MOHIA Abdellah, écrivain, poète et traducteur de langue berbère (kabyle).
Nous prenons la route qui mène, vers le village, commune et daïra Béni-Yenni, le lieu de naissance de deux grand hommes, Mouloud MAMMERI et CHERIET Hamid connu sous le nom de IDIR, un des monuments de la chanson kabyle.
De cette commune, il est possible de balayer du regard une large proportion de la Kabylie. On ne peut continuer notre chemin sans regarder en arrière et penser à un autre monstre sacré de la chanson kabyle, Lounis AÏT MENGUELLAT, dont le village Ighil Bouamas n’est qu’à quelques secondes à vol d’oiseau du village et commune Aït Daoud Yattafen du père spirituel, l’immense Larbi At Ali Ouzeggane plus connu sous le nom d’artiste Kamal HAMADI compositeur, interprète et chanteur un clin d’œil a notre gauche pour nous rappeler aussi de plusieurs vedettes de la chanson et poésie, à l’image d’abord de Ben MOHAMED, celui qui a écrit « A baba Inuba » la chanson qui a porté Idir au Summum ; il y’a aussi Ben Hanafi Mohamed (que Dieu ait son âme) un grand poète, sans oublier Atman et Slimane CHABI ces « vieux de la vieille » qui continuent toujours a être admirés et sollicités par tous ces chanteurs, compositeurs, interprètes, de la lignée des grands qui ont défriché le chemin de la chanson à l’étoile montante Djamel KALOUN et d’autre artistes chanteurs encore inconnus pour le moment mais qui ont pris un envol qui les mènera vers la gloire, à l’image du tout jeune BERKAL Farid et du duo frère et sœur Hamad.
Quel beau pays et région que le notre, où l’air, malgré la chaleur, est toujours aussi frais, ce « abeḥri », air appelé par les spécialistes de la langue amazigh comme « azbu » qui nous ramène caresse le visage. Une liberté du champ de vision autorise cette domination des points cardinaux qui nous fais sentir cet air pour nous fait tourner la tête vers la droite (EST) pour nous rappeler et nous dire de ne pas oublier de préciser qu’à cette droite se situe Larba At Iraten, la commune du père fondateur de la révolution, ABANE Ramdan, du grand poête Si MOhand Ou Mhend de la chanteuse Zahra, Belaid Tagrawla, Hsen Mezzani et d’autre encore, et Icherriden le lieu de la bataille de Fadma n Soumer.
Tout en montant les souvenirs aussi de mon enfance remonte en surface, surtout à l’arrivée a Taourirt Mimoune village de Mouloud Mammeri, qui me remet un demi siècle en arrière pour me rappeler que c’est dans cette école que j’ai passé mon examen de 6eme du temps ou il y’avait le vrai examen de 6eme.
Ces patriotes assassinés
Cet examen qui m’avait conduit a monter encore vers Aït Larba un autre village de Béni-Yenni, où les souvenirs du collège remontent en surface, souvenirs du temps ou l’actuel lycée était le collège privé des pères blancs de Béni-Yenni . Actuellement Lycée Larbi Mezani qui malheureusement a vu le 10 mai 1997 l’assassinat de Djaffar Ouahioune un patriote et professeur de mathématiques, à l’intérieur de sa classe devant ses élèves par les terroristes intégristes islamistes, et son ami Kamal Ould Hamouda. Aït Larbaâ, le village des bijoutiers par excellence est aussi le lieu le plus élevé avec 900m d’altitude.
La commune de Béni-Yenni se situe à 150 kms de la capitale Algérienne et à 35 kms de Tizi-Ouzou chef lieu de wilaya et capitale de la Kabylie .C’est une commune que la nature a gâté par un paradis écologique qui s’étend sur un périmètre de prés de 3425 ha pour une population de plus de 6000 habitants. C’est une commune rurale située au piémont de la chaine du Djurdjura. Une succession de collines entrecoupées par des sites naturels exceptionnels constitue son relief qui lui a prévalu le caractère touristique que cette commune a à son actif depuis prés d’un demi-siècle ou plus ; caractère touristique renforcé par l’activité artisanale que sa population exerce.
La commune des At Yanni est organisée par une agglomération chef-lieu, rassemblant les villages :Taourirt El Hadjadj, Taourirt Mimoune, Aït Larbaâ, Aït Lahcéne, Taourirt Isoulas, Taourirt Khelf, Agouni Ahmed, Tigzirt, et quelques petites fractions dans la zone éparse comme Tansaout . Cette commune et ses alentours, perchée sur les montagnes sont témoins de l’histoire tumultueuse de toute la région en raison de son rôle marquant .Bon gré mal gré, elle résiste à l’érosion du temps du fait de la valeur de ses hommes et la qualité de ses préoccupations.
Constitué d’une succession de collines entrecoupées de sites naturels qui lui donnent un caractère exceptionnel. Béni-Yenni est un fruit que la nature donne à contempler au visiteur après un certain effort! Ici, la phrase descriptive de Feraoun dans Les chemins qui montent prend tout son sens. En effet, les chemins qui y mènent grimpent tous à travers un paysage des plus captivants!
Le bijou revisité et sa symbolique.
Quand on parle de l’Argent en tant que bijou, on comprend directement qu’on fait référence à At Yanni comme étant les « inventeurs et créateurs de ce métier de bijoutier et le savoir-faire qui le caractérise ; mais en réalité, ce métier et ce savoir-faire seraient venus des At Abbas dans la wilaya de Bejaia du côté d’Ighil Ali la région de Taous et Jean El Mouhoub Amrouche.L’argument qui le prouve selon certains bijoutiers anciens des At Yanni serait les dires comme « Tufiḍ-d At Ɛebbas rsen, nutni s dduzan –nsen »(Tu as trouvé les Ait Abbas déjà installé avec leurs matériaux ). Réplique qui se dit quand une personne veut insinuer à une autre qu’elle était à cet endroit bien avant elle, que ce soit dans le marché quand quelqu’un veut occuper une place, ou à tajmat etc..Ce proverbe, s’il est employé par les hommes bien sur d’âge mure, il est beaucoup plus usité chez les vieilles femmes. Malgré cela ;l’évocation de Béni-Yenni renvoi à ses beaux sites et son artisanat qui ont fait sa renommée légendaire et la réputation de la commune ou on trouve surtout les bijoutiers qui savent manier en experts le corail et les émaux dont ils sertissent les bijoux qui deviennent de véritables œuvres d’art ;At Yanni c’est le bijou en argent sa réputation de terre d’asile et d’hospitalité qui vient à l’esprit, ce bijou toujours imité mais jamais égalé, qui fait partie non seulement du patrimoine kabyle et Algérien .Ce bijoutier qui mérite une promotion mondiale, est toujours penché sur son établi souvent fait à la manière ancienne et l’on y travaille accroupi ou encore assis, le bijoutier compose, au moyen de fils d’argent entrelacés les motifs les plus variés et les agence sur une plaque d’argent. Les At Yanni comme leur nom l’indique seraient les descendants d’un certain Yanni dont les origines sont inconnues et même la tradition légendaire n’en parle pas. Au cours des siècles il y’a eu un apport d’une population nouvelle, venue parfois de très loin.
Tels les At Larbaâ émigrés de la région de Bousaâda. Les At Yanni figurent dans la liste des tribus Zouaoua les plus marquantes, mentionnées par Ibn Khaldoun dans soin Histoire des Berbères (Traduction de Slane) « Au centre du contour de Zouaoua à peu prés au centre de la kabylie, dans un pays pauvre et ingrat, habitent trois tributs qui nous paraissent sous ce rapport dignes d’une mention spéciale. Il était venu chercher refuge dans ces contrées imprenables du Djurdjura qui lui avaient paru un havre de paix et un ermitage. C’est l’une des huit tribus formant les deux fédérations d’At-Betroun et d’At-Menguellat .At-Yanni comme leur nom l’indique seraient disent certains auteurs, les descendants de Yanni dont l’origine est entourée de mystères.
Ancienne tribu parmi les plus anciennes, la souche originelle d’At-Yanni a grossi au fil des temps par l’apport d’éléments allogènes que la région a captivés et dans laquelle ils ont fini par se dissoudre. Il a fallu attendre le marabout Sidi Ali Ouyahia, pour voir les At-Yanni se réunir et former une seule et même tribu. Sidi Ali Ouyahia dit-on est un saint homme descendant de la puissante dynastie des almoravides défaite par les armées d’Ibn Toumert
Ce sont les At Rbah, Les At Ouacifs et les At Yenni.Elles habitent de petites villes dont la population varie entre 70 à3000 habitants .Elles ont pu conserver et développer les industries spéciales d’armurier et d’orfèvrerie, industries dans lesquelles elles trouver de larges compensations à l’ingratitude de leur sol », constate E.Carettete (qui visita la kabylie dans les années 1840-1842). De ces trois tribus la plus riche est celle des Béni-Yenni.
Un métier ancestral
Vers la fin du 19e siècle, Le chef lieu de Béni Lahsène (un centre de Béni-Yenni) comptait, à lui seul, une soixantaine d’ateliers où l’on ne travaille que des armes et des bijoux. Aït Larbaâ renferme, sur une population de 1400 à 1500 habitants, une trentaine d’ateliers d’armurerie et d’orfèvrerie et Taourirt Mimoun douze à seize ateliers alors que Taourirt El Hadjadj comporte une vingtaine d’échoppes. La population subvenait alors largement à ses besoins et l’artisanat suppléait largement à l’avarice de la terre qui est d’une pauvreté légendaire avec ses coteaux en schiste soumis à l’érosion. A Beni-Yenni, on fabriquait dans les temps anciens aussi bien des bijoux que des armes et de la fausse monnaie appelée communément dans le temps de son existence « Asekkak ». Le commerce de la poudre se portait bien et même d’au-delà les frontières du pays kabyle, on connaissait la région. Lors de la bataille d’Icherriden en 1857, Béni-Yenni avait fourni les chassepots, la poudre et les yatagans qui furent les seules armes des combattants.
D’ailleurs, l’armée d’occupation a bien senti que le centre nerveux de la révolte était en fait à At-Yanni et les villages furent incendiés et rasés alors que les hommes de la région ont payé un lourd tribut. Béni-Yenni est aussi un centre choisi par les missionnaires catholiques pour l’implantation d’une école, et la population a alors pris sa revanche en y envoyant très tôt les enfants.
Mais aujourd’hui, les At Yenni, sont surtout connus, pour leur industrie de la bijouterie émaillée. L’orfèvrerie émaillée qui antérieurement n’avait que faiblement pénétré en Afrique par les vandales, puis les byzantins, fut transmises comme un héritage suprême du moyen-âge finissant à certaines cités maghrébines qui, bientôt la négligèrent, puis l’oublièrent .Cet art et ces techniques ont été conservés dans certains contours montagneux ou isolés comme Béni-Yenni qui ont en fait un art entièrement Berbère. L’originalité et le renom des bijoux kabyles viennent avant tout de la présence d’émaux dont la douceur des tons rehausse des sertissures de corail. La beauté, la finesse du travail et aussi l’application à faire toujours mieux ont fait du bijou de Béni-Yenni l’ambassadeur de la beauté, du bon goût et de la culture kabyle. Quel beau pays que le nôtre ! Et la beauté, dit-on, est une source inépuisable de joie pour qui sait la découvrir. Cette beauté résulte de la verdure du sol du bleu du ciel, qui adoucit le regard et aussi par le bruit du ruissèlement de l’eau qui titille l’oreille de sa musique enchanteresse.
L’eau source de vie, La main des Mammeri.
Cette eau étant la source de vie de tout individu et de « toute vie », la commune des At Yanni n’en manque réellement pas depuis des années maintenant . Mais il arrive que lorsqu’il y avait panne d’électricité, il y’a coupure d’eau, surtout durant les années 80 et 90 ou le réseau électrique était défaillant .L’eau cette source pour qui des conflits ont eu lieu entre plusieurs villages si ce n’est entre plusieurs « Arches et tributs » dans toute la région. C’est vers les années 1937/38 que la 1ére conduite a été réalisé à partir d’un captage de source, qui existe à ce jour, au niveau de la montagne, ce captage connu par tous est dénommé « Oulsous et Zerroude » situé en plein montagne sur le terrain des Aït Ouabane.
Cette conduite a vu le jour grâce au père de Mouloud Mammeri, l’Hadj Lounis AT MAÂMAR.Vivant au Maroc, ce dernier rentrant chez lui à Beni-Yenni pour des vacances trouva les citoyens des villages Taourirt El Hadjadj et Taourirt Mimoune son village, qui ont failli s’entretuer pour la fontaine connue à Beni-Yenni sous le nom de « Tala Boumsed » (La fontaine de la piérre a aiguiser) ; son intervention, sa sagesse et son statut ont pu tout de même régler le problème sans qu’il y’ait effusion de sang entre citoyens des villages de même tribu et même entre membre de familles du fait que l’Hadj Lounès AtMaâmar était un notable donc, un homme respecté comme le sera son fils Dda Lmouloud quelques années plus tard et à ce jour. Suite à son retour au Maroc après des vacances « bien houleuses », le père de Mohamed V qui était élève de Lounes At Maâmar, demanda à ce dernier s’il avait passé de bonnes vacances chez lui dans son village natal ; et bien ṣur L’Hadj Lounès répondit par la négative en expliquant la raison. L’explication n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque le roi a intervenu auprès du gouverneur afin de débloquer la somme nécessaire pour la réalisation du projet de conduite d’eau potable pour la tribu des At Yanni.
L’eau a été durant la période des années 90 début 2000, une source à problème pour les citoyens de Béni-Yenni, et aussi pour les citoyens des communes environnantes comme Yattafen et Iboudraren. Qui ne se souvient pas, dans la région, de cette période ou la conduite réalisée en 1996 a été une conduite réalisée a coup de milliards contient des milliards…..de trous en raison des travaux qui tout simplement ont été bâclés et au lieu que cette eau ramendée l’oued El Djema soit utilisée par les citoyens de Béni-Yenni, elle se perdait au niveau de tout le tronçon de cette conduite nouvellement réalisé par les services Algériens des Eaux.
Infrastructure vétuste
La cause en était qu’au lieu d’utiliser des tuyaux adéquats (des PN40) l’entreprise réalisatrice (ADE =Algérienne Des Eaux) a utilisé des tuyaux non conformes (des PN 20), pourris, ramenés de Boussaâda ou ils étaient abandonné, et ladite conduite a été refaite plusieurs fois jetant ainsi des centaines de millions dans ….la boue. Pis encore même le béton bitumineux réalisé en ce temps là pour la somme de 3 milliards 800 millions n’a pas été épargné à force de déterrer et souder ladite conduite ; qui même si elle a été refaite les dernières années, des problèmes persistent encore et ces derniers jours encore un tronçon de conduite va être encore et encore refait …
C’est ainsi que jusqu’en 1986 la commune de Béni-yenni était alimentée en eau potable à partir de la montagne ceci grâce à l’Hadj Lounès Mammeri, le roi du Maroc et le gouverneur français !!! Mais entre temps, les ex-maires avaient inscrit un projet d’une conduite venant de Oued Rabta qui a couté en ce temps là la bagatelle d’un Milliard (il est vrai qu’en ce temps là il y’avait la vache a traire, l’argent coulait a flot l’essentiel c’est de faire taire le peuple, l’état et les dirigeants ne regardait jamais à la dépense, il faut acheter la paix ce qui existe depuis 1962 à ce jour), argent qui encore, est parti dans la rivière puisque ladite conduite a été….abandonnée.
En 1994, du temps de la DEC (Délégation exécutive Communale), après la démission de toutes les APC RCD suite au conflit avec Abdelmadjid Teboune wali de Tizi-Ouzou en ce temps là, le chef de Daïra et le responsable local avaient inscrit, encore, un autre projet qui consiste en une station de refoulement à Oued El Djemaâ et une autre à la rentrée de Béni-Yenni. Conduite qui était garantie pour 20 années selon ces mêmes autorités ; seulement 16… mois après sa mise en service, il faut encore commencer à souder, puis à souder et à souder encore, étant donné que sur une conduite réalisée à coup de milliards, c’est la route qui bénéficie de l’eau et non la population et ceci parce que la fameuse conduite était pleine, non d’eau mais …de trous.
Et en ce temps(1994/96) une enquête aurait été demandé par le maire, mais rien n a été fait ; et pire encore, il n’y’aurait aucune trace d archive ou autre sur ce projet au niveau de la mairie, au point ou qu’en ce temps là déjà le maire d’entant aurait dit « j’ai demandé une enquête car nous n’avons aucune trace sur ce projet au niveau de l’APC, il est à se demander comment un projet d’une telle somme soit réalisé sans qu’aucune trace ne reste dans les archives ??? ».
Pour ce qui est de l’eau, même si la conduite a été réalisé, des réparations ont été faites, des tançons ont été refaits des milliards ont encore été injecté, il reste que toutes sortes de fuites continuent à exister que ce soit dans la mairie de Béni-Yenni ou sur la conduite d’eau, ceci fera dire à un Dda Lmadjid un citoyen de prés de 72 ans « des trous, ce n’est pas ca qui manque, que ce soit à la mairie ou ailleurs comme on dit en kabyle « nṭel fettus yeḍheṛ qejjiṛ » (même si on enterre la main, le pied apparaît ) ».
Le non sens
Après être passé par Taourirt-Mimoun le village de Mouloud Mammeri l’homme de culture qui suite à l’interdiction, le 10 mars 1980 par le Wali de Tizi-ouzou Sidi Saîd, de sa conférence ayant comme thème « les poèmes kabyles anciens », interdiction qui a été le feu qui a été mis aux poudre et la naissance du printemps berbère, la victime du Foehn qui repose du sommeil du juste dans un coin de la colline oubliée après avoir fait la traversée. Son village Taourirt-Mimoun qui compte l’une des premières écoles de Kabylie ouverte en 1883. Notre chemin s’est allongé vers At Larbaâ qui nous ont rappelé les souvenirs de notre enfance, et la remarque que fera idir notre chauffeur et accompagnateur « il parait que l’auberge « le bracelet d’argent » était le seul endroit ou l’alcool était servis dans les années 70 et 80, c’est vrai ? ». Nous lui avons répondu par l’affirmative « en effet, durant ces années là, il n’était pas donné à n’importe qui de se payer une bouteille de vin ou de bières, lequel alcool se vendait dans ces années là dans les monoprix, comme de la limonade ou autres, et il n’était pas interdit ou haram comme maintenant, durant cette période, il était rare de voir un homme ivre, comme il n’y’avait jamais de bouteille par terre ou jetée n’importe ou même s’il n’y’avait pas de poubelle, llan iqubac (il y’avait des décharges) « plus propres que les villes d’aujourd’hui .Maintenant que la religion est devenu un fond de commerce, un slogan politique, de l’opium pour endormir le peuple, voilà ce qu’est devenu l’Algérie Musulmane ; lui-ai-je expliqué. Cette discussion nous mena directement vers Aït-Lahcène, le village du chanteur Idir, le village le plus peuplé et où les maisons traditionnelles se déclinent en alternant avec des constructions modernes.
Un monument de la musique
« C’est là qu’il doit être enterré, nous dira un quinquagénaire, mais que voulez-vous le destin en a décidé autrement, en kabyle notre testament c’est « d lehram d’asettaf » lorsque cette phrase est prononcé par quelqu’un on ne peut y aller contre, c’est sa volonté, il a ses raisons ad fell-as yaɛfu Rebbi ». Il parlait de Idir le monument, de son vrais nom CHERIET Hamid, Idir était né à Aït Lahcène alors qu’il se destinait à être géologue, un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie: il remplace au pied levé la chanteuse Nouara, et sa chanson en langue berbère « A Vava Inouva », qui évoque les veillées dans les villages kabyles, fait le tour du monde à son insu pendant qu’il fait son service militaire. Idir représente l’affirmation de l’identité Berbère, le retour à des racines ancrées très profondément dans l’histoire de l’Algérie, histoire tue et falsifiée par les dirigeants et concepteurs des manuels scolaires.
Le titre éponyme « A Baba Inuba »sera un tube planétaire diffusé dans 77 pays et traduit en 15 langues. Cette chanson qui figure comme le premier grand tube venu directement d’Afrique du Nord. Idir reste le représentant de la communauté kabyle à qui on reconnaît maintenant un statut de précurseur de la World Music .Idir est un militant de la culture berbère, comme son voisin Mouloud Mammeri qu’il est allé rejoindre durant cette période ou tout a fleuri, mais même la nature semble triste et ressent la disparition d’Idir.Surtout cette nature de son village qui l’a vu naitre et grandir, sa maison ou il jouait, cette maison, ce village ou il y’avait toute sortes de couleurs .Malgré sa renommé internationale . Idir de son vivant a su rester humble, simple, facile d’accès, fédérateur Il avait traversé les générations et au-delà de la communauté kabyle, rallié autour de lui un public arabophone et français. Il a marqué l’histoire la chanson maghrébine. En le perdant Toute la nature est triste, il n’a pas que l’homme ou ceux qui le connaisse Idir est et restera toujours une source inépuisable de joie .Avec sa mort un pan entier de la musique Algérienne s’en va mais comme son nom le précise « Idir Ad yidir », Idir vivra.
Sur cette note de tristesse que nous repartons avec le cœur gros, de ne pas avoir pu voir la tombe de Idir, même si on sent sa présence ici à Béni-Yenni et dans toute l’Algérie . Comme notre pensée est aussi allée à un autre artiste, j’ai nommé « ‘Izri Brahim » qui nous a quittés aussi en 2004. Cette pensée nous fera aussi sourire en nous rappelant qu’il y’a toujours d »autres hommes qui nous rappelé de bons moments et qui sont de ce patelin qu’est Béni-Yenni, hommes à l’image de Khalef Mahieddine, de Meddan, de feu Abdelkader Khalef, du chanteur Slimani, ou encore de cet homme qui est aime rester à l’ombre alors qu’il fait un travail pour la culture titanesque, Hasan Metref qui organise chaque année le festival « Racontes Arts ».
LIRE AUSSI Avec un nouveau modèle de communication: allocution du président pour l’Aid
[…] LIRE AUSSI BENI-YENNI : une commune d’art et d’artistes […]
Les commentaires sont fermés.