L’Algérie a officiellement remis sa demande d’adhésion au Nouveau Banque de développement du groupe BRICS, marquant une étape significative dans sa stratégie de diversification de ses partenariats économiques internationaux. Cette démarche, concrétisée le 22 mai 2025 à Brasília, ouvre de nouvelles perspectives de financement pour les projets de développement du pays.
L’ambassadeur d’Algérie au Brésil, Abdelaziz Ben Ali Chérif, a remis personnellement le document d’adhésion à l’ambassadeur Maurício Carvalho Lyrio, secrétaire aux Affaires économiques et financières du ministère des Affaires étrangères brésilien et représentant du
Brésil auprès du groupe BRICS. Cette transmission s’est effectuée en conformité avec l’article 48 du statut fondamental de la banque, respectant ainsi les procédures institutionnelles établies. Il faut rappeler que le président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé à maintes reprises son intention de placer quelque 1.5 milliards de dollars comme investissement dans cette banque. Cette décision algérienne intervient dans le cadre d’une dynamique de rapprochement avec les économies émergentes, particulièrement dans un contexte où les BRICS représentent désormais plus de 40% du PIB mondial et regroupent près de la moitié de la population planétaire. Le Nouveau Banque de développement, créé en 2014 avec un capital initial de 50 milliards de dollars, a déjà financé plus de 80 projets d’infrastructure dans les pays membres et partenaires. L’Algérie, qui dispose de réserves de change dépassant les 60 milliards de dollars et d’une économie basée principalement sur les hydrocarbures, cherche à diversifier ses sources de financement pour ses ambitieux programmes d’infrastructure. Le pays a lancé plusieurs projets stratégiques, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, des transports et de la transformation industrielle, nécessitant des investissements considérables. Cette adhésion intervient également dans un contexte géopolitique particulier, où l’Algérie affirme sa volonté de multiplier ses partenariats Sud-Sud.
Le processus d’adhésion nécessitera maintenant l’approbation des organes dirigeants de la banque. Une fois membre à part entière, l’Algérie pourra bénéficier des mécanismes de financement de l’institution, mais devra également contribuer au capital de la banque selon les modalités qui seront négociées.
Cette démarche diplomatique est le fruit de la volonté algérienne de positionnement sur l’échiquier économique international, cherchant à équilibrer ses relations traditionnelles avec l’Europe et les États-Unis par des partenariats renforcés avec les puissances émergentes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
A.N.
Banque des BRICS
Adhésion officielle de l’Algérie