La convention-cadre pour la construction d’une méga-ferme de production de lait en poudre a été signée, hier à Alger, entre la partie algérienne, représentée par le ministre de l’Agriculture et un délégué du conseil d’administration du qatari «Baladna». En présence du ministre de l’Agriculture, ceux des Finances, de l’Industrie, de l’Energie, des Ressources hydriques et du conseiller du Président à l’Energie et du président du CREA, la convention-cadre a été signée, et dont l’aboutissement graduel est attendu dans quelques mois. Dans sa prise de parole, le ministre de l’Agriculture, Youcef Chorfa, a souligné que le «projet est stratégique» compte tenu «des objectifs visés par ce partenariat». «Il doit couvrir 50% des besoins en poudre de lait» et fournira quelque «84 000 bovins destinés exclusivement au marché de la viande rouge». Selon le ministre de l’Agriculture qui a animé une conférence de presse à l’issue de la signature de la convention-cadre, le coût du projet est de 3,5 milliards de dollars. Il a précisé que 51% des parts sont qataries et 49% pour la partie algérienne, représentée par le Fonds national d’investissement (FNI). Le ministre a précisé que le financement de ce projet est de 51% de parts sociales des deux parties et le reste sera financé par des prêts bancaires. M. Chorfa a mis l’accent sur les bénéfices et surtout la réduction de la facture d’importation de la poudre de lait. «Le projet entre dans le cadre du programme national de développement de l’agriculture au Sud du pays», a dit le ministre, estimant que l’objectif «est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire». «C’est un projet stratégique qui renforce les liens d’amitié et de coopération entre le Qatar et l’Algérie», a encore souligné M. Chorfa. Mêmes propos de la part du ministre des Finances, Laaziz Faïd, qui a estimé, pour sa part, que le partenaire qatari «est leader» dans le domaine. «Le projet accueillera 270 000 vaches d’ici sa finalisation», a-t-il informé. Il faut noter que le projet, tel qu’explicité par le ministre de l’Agriculture, compte quatre étapes. Il s’agit d’abord de l’octroi du site. «Les Qataris vont se rendre aujourd’hui dans le Sud et choisir l’assiette qui va accueillir le projet», a-t-il dit, ajoutant qu’à première vue, «c’est la wilaya d’Adrar qui va accueillir le projet, puisqu’elle recèle de tous les avantages». Il a précisé que le projet s’étendra sur 117 000 hectares, répartis sur trois pôles, à savoir, un pour l’élevage, un second pour la culture des céréales et autres aliments de bétail et un dernier pour l’usine de fabrication de la poudre de lait. Le projet doit créer 5000 emplois directs, a informé le ministre et 250 exploitations, pour un objectif de production d’un milliard de litres de lait annuellement. M. Chorfa a indiqué qu’une commission de suivi du projet sera mise sur pied cette semaine et qui devra rendre compte du suivi régulièrement pour permettre l’avancement du projet. De son côté, le délégué du conseil d’administration de «Baladna» a assuré que la technologie choisie «est de pointe» et est «compatible avec les conditions climatiques du Sud algérien». Il a souligné que les solutions technologiques adoptées par «Baladna» «respectent l’environnement». Le projet sera lancé incessamment et la production est attendue pour 2026. La finalisation du projet pour atteindre sa vitesse de croisière est attendue 9 années après son lancement, soit en 2035.
L. Hichem