Dans son dernier rapport sur la situation économique en Algérie, publié hier, la Banque mondiale (BM) a relevé encore une fois la bonne santé de l’économie nationale en soulignant que l’Algérie poursuit son dynamisme de l’activité économique durant le 1er trimestre de l’année en cours et relève une baisse de l’inflation, ce qui illustre les efforts fournis par les pouvoirs publics vers une croissance durable et diversifiée. Le PIB a enregistré une hausse de 4,1%, suite à la dynamique croissance économique qu’a connue l’Algérie en 2023, tirée par les solides performances des secteurs hors hydrocarbures, notamment la reprise des services et l’activité agricole ainsi que la hausse des prix du pétrole et de la production record de gaz naturel. Aussi, cette dynamique économique est due à une importante consommation privée et une forte croissance d’investissements. Il est à noter que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne cesse de confirmer lors de ses dernières déclarations l’augmentation du PIB pour atteindre près de 270 milliards de dollars cette année, avec un taux de croissance à hauteur de 4,2%, en plus de la stabilité de la valeur de dinar, tout en mettant en avant les résultats positifs réalisés par l’économie nationale, pour devenir ainsi la 3e économie en Afrique et de continuer à la hisser à des niveaux encore plus hauts afin de mener le pays à bon port, selon les dires du Président. Dans sa publication, la Banque mondiale a précisé que les récentes réformes ont contribué à l’accélération de la dynamique économique et sa diversification, en soutenant les investissements privés dans les secteurs hors hydrocarbures. Parmi ces réformes, le bilan de la BM note la loi relative à l’investissement de 2022, la loi monétaire et bancaire de 2023, l’adhésion formelle à l’accord de libre-échange continental africain, la loi sur le foncier économique de 2023 et le lancement des réformes dans les banques publiques qui visent à stimuler l’investissement privé pour favoriser la diversification. «Renforcer ces efforts est crucial, car l’investissement public, autrefois moteur de la croissance de l’Algérie, est contraint par la croissance des dépenses publiques», lit-on dans le rapport. Concernant les réserves de change, le rapport indique la poursuite de l’augmentation en dépit de la baisse du prix des hydrocarbures et la baisse du quota de production imposé par l’OPEP, ainsi que l’augmentation des importations qui ont entraîné une contraction de la balance commerciale. En atteignant un niveau confortable de 16,1 mois d’importations fin 2023, la croissance des prix à la consommation s’est modérée pour atteindre 5% au premier trimestre 2024, contre 9,3% à la même période de 2023, grâce à une hausse du dinar et à une baisse des prix des produits agricoles et des importations. Il est à rappeler que les réserves de change ont atteint 64,6 milliards de dollars cette année, ce qui a permis à l’Algérie d’occuper la première place sur le continent africain, suivie par l’Afrique du Sud avec 62,3 milliards de dollars et l’Egypte en troisième position avec 40,4 milliards de dollars. Cette position de leader consolide notre économie et renforce la confiance des investisseurs. Au sujet de la fiabilité des statistiques et des chiffres établis grâce au développement du système de la numérisation, la BM estime que les données recueillies ont permis aux pouvoirs publics de suivre en temps réel le développement économique du pays à travers tous les secteurs, ce qui souligne l’importance du potentiel des sources de données. Ces sources fournies par les données satellitaires sur l’éclairage nocturne et le développement des cultures, ou les mouvements des navires dans les ports algériens, permettent d’affiner le suivi de l’activité économique. Le rapport souligne également l’importance des publications en temps réel des données économiques officielles, notamment en ce qui concerne l’activité, les investissements et le marché du travail. «Les autorités algériennes ont accéléré les efforts de la numérisation durant les années 2022 et 2023 pour renforcer les systèmes de données au rang de priorité nationale, et en soutenant l’élaboration des politiques publiques des données économiques robustes, réduisant ainsi l’incertitude économique et soutnant l’investissement, la croissance et la diversification», selon Kamel Braham, le représentant de la Banque mondiale en Algérie. Le processus de numérisation a connu une accélération durant l’année 2023, durant laquelle plusieurs secteurs-clés ont été modernisés et dont les retombées des projets mis en œuvre sont déjà perceptibles, comme le Domaine national, les Impôts, la Douane, la Santé et l’Identité numérique, en attendant sa généralisation à tous les autres secteurs et le parachèvement total du processus de numérisation d’ici 2027.
Naima Allouche