Augmentation des salaires

«Si on ne met pas au centre des débats l’entreprise, on va rentrer dans une spirale inflationniste»

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Le Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takjout, a abordé la question de l’augmentation des salaires, mettant ainsi en avant l’importance de l’entreprise dans ce débat.

Avec l’annonce par le président de la République d’une augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG), M. Takjout a mis en garde contre un possible enchaînement inflationniste. «Le patronat sera associé à cette question, car si on ne met pas au centre des débats l’entreprise, on va rentrer dans une spirale inflationniste». Selon le SG de l’UGTA, «chaque fois qu’on augmente les salaires, la demande est réitérée au bout de six mois par les travailleurs. C’est un cercle vicieux».Pour contrôler l’inflation, poursuit-il, il est impératif de sensibiliser les acteurs économiques sur la nécessité de «gagner la bataille de la productivité».Par ailleurs, M. Takjout a également abordé la question de la baisse de l’Impôt sur le revenu global (IRG), plaidant pour une compensation financière afin de «soulager le poids que cela représenterait sur le Trésor public». De même, il a évoqué la question du départ à la retraite après 32 ans d’activité, soulignant la nécessité d’engager une discussion approfondie à ce sujet.«Il est impératif d’engager une discussion autour de ce cette question.

Engager les discussions dans un cadre syndical

L’UGTA avait fait un travail de réflexion sur la pénibilité et la haute pénibilité. Il n’est pas faux qu’il faudra en discuter en bipartite, en tripartite ou dans un cadre syndical, car la demande se fait sentir davantage. Parfois, on évoque même la question mentale à ce sujet», a-t-il rappelé.Pour rappel, lors de son intervention au Forum de la radio chaîne 1,le Secrétaire général a abordé les défis liés à l’augmentation des salaires et à la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs.M. Takjout a souligné que l’augmentation des salaires, bien que nécessaire, «doit être abordée avec prudence», en tenant compte de «l’inflation et de la santé économique des entreprises». Il a insisté sur le fait que «les hausses salariales ne peuvent être durables que si elles s’accompagnent d’une économie forte et de mesures de soutien aux entreprises en difficulté».Les mesures prises par le gouvernement pour soutenir les entreprises doivent, selon M. Takjout, être efficacement mises en œuvre sur le terrain afin de contribuer à la construction d’une économie solide.

Lla également noté que l’augmentation de 47% des salaires des fonctionnaires n’a pas résolu tous les problèmes, soulignant la nécessité d’adopter d’autres mesures pour améliorer la situation des travailleurs.

Maîtriser les prix pour garantir le pouvoir d’achat

En plus des hausses de salaires, M. Takjout a plaidé en faveur d’une maîtrise des prix, notamment des coûts du logement et de la location, pour garantir un véritable pouvoir d’achat aux travailleurs. Il a également rappelé l’importance des acquis syndicaux, tels que le système «3X8», qui garantit huit heures de travail, huit heures de repos et huit heures de loisirs.Concernant la question de la retraite, il a souligné la sensibilité de cette question, pointant du doigt le phénomène selon lequel de nombreux travailleurs aspirent à la retraite après 32 ans de carrière.Amar Takjout a mis en lumière l’importance de prendre en compte le volet financier dans l’étude de ce dossier. Il a ainsi affirmé que toute réforme devrait être examinée attentivement pour ne pas grever les finances publiques, tout en répondant aux légitimes revendications des travailleurs.«Tout le monde devra s’y mettre pour maintenir le système par répartition intergénérationnel», a insisté M. Takjout. Il a souligné que les travailleurs alimentent la caisse des retraites et que la solidarité nationale doit être préservée. Cependant, il a également mis en exergue le besoin d’une sensibilisation accrue pour que chacun comprenne l’importance de cotiser pour garantir la pérennité du système.

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