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dimanche, mai 28, 2023

Augmentation de la productivité agricole Pour une plus forte implication des établissements universitaires

Considéré comme l’un des secteurs les plus stratégiques, la céréaliculture présente une nouvelle vision pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde, et dans ce domaine l’Algérie n’est pas en reste. L’université et la recherche scientifique s’impliquent fortement dans la solution pour atteindre cet objectif primordial de tous les Etats…

Pour le professeur Tarik Hartani, Directeur général de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie, «les établissements universitaires, dont l’Institut d’agronomie, doivent s’ouvrir davantage sur la société, et ce, en faisant appel à d’autres secteurs pour redéfinir certaines données nécessaires pour opérer cette implication afin d’améliorer le rendement, combler le déficit en production céréalière et de ne plus être dépendant de l’étranger». S’expriment, hier, sur les ondes de la radio nationale, cet expert précise que «pour cela, une politique efficiente basée sur des données justes est nécessaire pour assurer l’amélioration du bouclier nourricier national avec l’objetif de produire un aliment sain et abondant», a-t-il indiqué.  

S’appuyer sur le numérique pour augmenter la productivité

Un noyau d’experts multidisciplinaire, ouvert sur d’autres secteurs, comme les ressources hydriques, le transport et la Sonatrach, s’est penché dernièrement sur l’élaboration d’une vision stratégique pour contribuer à aider le pays à surmonter ses difficultés en la matière.

Selon M. Hartani, une feuille de route a été dégagée lors des premières réunions sur la base d’un diagnostic traduisant cette implication dans les problèmes socioéconomiques nationaux. «Il en est ressorti une marge d’une possible progression à court terme. Cette dernière est constatée au Nord notamment et permet, selon ce diagnostic, de passer de 3-3,5 millions de tonnes/an de blé à 5- 6 millions de tonnes/an», explique le professeur, rappelant que l’Algérie importe jusqu’à 7,5 millions de tonnes/an. Pour bien maîtriser ces chiffres, l’expert suggère l’introduction de la rigueur dans le travail ainsi que la maîtrise de la technologie. «La technologie est un ensemble d’outils assortis de statistiques numérisées afin de comparer les chiffres dont nous disposons», a-t-il indiqué, soulignant que «c’est grâce à la science que nous pouvons gagner en productivité».   

L’amélioration de la production céréalière est possible

Cette démarche multiple, basée essentiellement sur un diagnostic initial, à l’instar d’autres pays aux conditions similaires, aide à améliorer, selon Hartani, «notre production de blé et soustraire à l’importation ce que nous pouvons produire nous-mêmes». Il faudrait faire un effort, conseille-t-il, pour développer davantage certains créneaux pour améliorer la productivité à l’hectare dans le Nord du pays et également dans le Sud. «Pour le développement de la culture saharienne, nous avons proposé des modèles de 500 hectares à double culture en faisant soit du blé avec des légumineuses, du blé avec des cultures industrielles ou du blé avec la culture fourragère».

La science pour mieux gérer le stress hydrique

S’agissant du manque d’eau, notamment à l’ouest du pays, où l’on atteste déjà que la saison céréalière est compromise, il faut entrevoir cette question sur le moyen et le long termes, fait-il remarquer, car l’eau est le facteur déterminant, mais la science permet en fait de prévoir des dispositifs adaptés à la lumière des prévisions pour les prochaines années et agir en conséquence. «Si à l’Ouest le manque d’eau fait dire qu’une bonne année travaille pour les trois années d’après, la science propose des stratégies d’adaptation et de résilience», indique le professeur, signalant que dans les régions où le stress hydrique est moins sévère, il y a des gains de productivité à obtenir. «Nous envisageons, dit-il, d’augmenter la prise en charge des parcelles grâce à des associations d’agriculteurs, ainsi qu’un certain nombre de mesures, telles que des centres techniques pour la certification des semences, l’approvisionnement en engrais, au moment voulu, et ramener de l’eau recyclée des stations d’épuration. 

L’Algérie progresse dans la production céréalière

L’Algérie importe le blé dur des pays d’Amérique du Nord et le blé tendre d’Europe. Pour le professeur Hartani, cela est devenu un enjeu géostratégique. Actuellement, certains pays d’Afrique de l’Est ont fait beaucoup de progrès dans la production de blé, et je crois fermement que l’Algérie peut arriver à terme à augmenter et à combler nos besoins en blé. Sur le court terme, dès la campagne de semence prochaine, «il y a des types de mesures organisationnelles et techniques qui peuvent être effectuées dès la prochaine campagne», a-t-il conclu.

M. B.      

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