Née en 1989 à Tizi Aït Khateb dans la commune de Feraoun, daïra de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa, Madame Assia Benziane est actuellement élue locale à Fontenay-sous-Bois dans le Val de Marne. Plus jeune élue de France au moment de son élection, cette jeune Algérienne n’a jamais coupé le lien ombilical avec son pays natal, même si elle s’était installée avec ses parents en France depuis 1990, soit à l’âge d’un an. Elue une première fois en 2008 sur une liste de gauche, Assia Benziane est adjointe au maire, chargée des droits des femmes, égalité et relations internationales. Antérieurement cadre à la SNCF, Assia Benziane a un parcours atypique et a dû se battre âprement pour être là où elle est aujourd’hui. «Je suis très fière d’être algérienne», ne cesse-t-elle de répéter. Cette fierté, considère-t-elle, n’est ni une réaction et encore moins un subterfuge. «L’Algérie m’habite», tranche-t-elle, ajoutant avec force conviction que l’Algérie «fait partie de mon identité forte». «J’ai besoin du retour aux sources», a-t-elle encore dit, concernant ses voyages entre la France et l’Algérie, même si, pour cette année, elle regrette qu’elle ne peut pas le faire du fait que ses documents de voyage ne sont pas encore délivrés par le consulat d’Algérie à Créteil. «Quand je pars au village, je m’assoie souvent dans un coin à la maison, et ma mère m’a appris que j’étais née justement dans ce même coin», a-t-elle raconté, estimant que «c’est cela ma source». Un attachement viscéral qui découle, on ne peut plus fièrement, d’une conviction chevillée au corps et à l’esprit. Interrogée sur sa récente aventure au Kilimanjaro qui se situe, pour rappel, dans la partie nord-est de la Tanzanie, cette frontière naturelle entre le nord de la Tanzanie et le sud du Kenya culmine à 5895 mètres d’altitude. Assia Benziane y était le jour de l’Aïd. «J’ai gravi le mont du Kilimanjaro en 4 jours au lieu de 5 prévus. Je pensais en être incapable, mais pourtant je l’ai fait. Je ne suis ni spécialiste de la montagne, ni grande sportive. J’ai voulu sortir de ma zone de confort, trouver un challenge qui m’apprenne quelque chose sur moi, sur ma persévérance. J’ai terriblement souffert, mais je l’ai fait», a-t-elle écrit sur sa page Facebook, précisant qu’elle a posé «fièrement le drapeau algérien sur le toit de l’Afrique». «Je suis émue et très fière», a-t-elle dit. Concernant sa carrière d’élue, Assia Benziane est membre du Groupe des élus franco-algériens. Le 30 juin 2023, elle a été décorée de la haute distinction Chevalière de l’Ordre national du mérite. Une distinction remise par le gouvernement français. Depuis l’instauration de cette médaille, 100 000 personnes en ont été décorées. Assia Benziane a été conviée par le président français Emmanuel Macron en 2019 à la rencontre du G7 et à l’Assemblée générale de l’ONU en reconnaissance à son travail pour les droits des femmes. Quant au regard qu’elle porte sur son pays natal, Assia Benziane considère que l’Algérie «est un pays qui se développe» et qu’il «est proche de ses racines». Elle regrette toutefois que «des jeunes quittent le pays pensant qu’il n’y a pas grand-chose qui les retient», considérant que «quitter son pays est très triste». «Nous avons le devoir d’investir dans notre jeunesse», a-t-elle plaidé, estimant que cette même jeunesse «est la plus grande richesse de notre pays».
L. Hichem