Dans la foulée des informations contradictoires qui ont circulé sur l’assassinat de l’homme d’affaires de 63 ans, Abderrazak Benyahia, près de son domicile à Batna, le 18 avril dernier, le juge d’instruction près la deuxième chambre du tribunal de Batna est revenu sur les événements qui ont conduit au décès de la victime, en révélant des détails troublants sur cet homicide.
Pour mettre fin aux «fake news» largement diffusées sur les réseaux sociaux et éclairer l’opinion publique, le procureur de la République a livré des précisions sur cette affaire et son tragique dénouement. Lors d’une conférence de presse, le représentant du ministère public a précisé que le crime a été commis le 18 avril dernier à 23h30 près de la résidence familiale de la victime, située sur la route de Tazoult.
A la suite de l’enquête préliminaire menée par les services d’investigation de la police, le juge d’instruction a ordonné, le 2 mai, la mise en détention provisoire du principal suspect et d’un complice dans le crime. Des mandats d’arrêt ont également été émis à l’encontre de certaines personnes, alors que d’autres individus ont été placés sous contrôle judiciaire. Le procureur de la République a révélé que l’arme à feu utilisée dans le meurtre, un «fusil à pompe», ainsi que des vêtements féminins ont été récupérés, rappelant que six personnes impliquées dans l’affaire ont été identifiées. Il s’agit du principal accusé, D. Kh, 47 ans, et 4 de ses complices, dont une femme, âgés de 34 à 71 ans.
Le procureur de la République a ajouté que le dossier a été transmis au juge d’instruction de la deuxième chambre. Ce dernier a donc retenu contre les mis en cause les chefs d’accusation de constitution d’une association de malfaiteurs, planification d’un meurtre avec préméditation, participation à un homicide et non-dénonciation pour certains d’entre eux.
Concernant les détails de ce crime odieux, l’homme d’affaires, Abderrazak Benyahia, se rendait à son domicile en compagnie de sa femme, sur la route de Tazoult, à Batna. Le couple était suivi par une voiture de type «Passat Volkswagen» de couleur noire, portant une fausse plaque d’immatriculation. Alors que la victime a fini de garer son véhicule près de son domicile, un individu habillé en femme a traversé la rue et s’est dirigé directement vers la voiture de Abderrazak Benyahia. Il a sorti une arme à feu et a tiré plusieurs coups de feu sur la victime. D’après les révélations du procureur, il y a quelques mois, le principal mis en cause a enregistré sa sortie du territoire national vers la Tunisie, puis est retourné illégalement en Algérie sans passer par les passages frontaliers pour détourner les soupçons. Pour ce qui est de l’arme du crime, elle a été retrouvée cachée dans une boîte métallique scellée, enterrée dans une zone de pâturage. A l’intérieur de la boîte, un fusil à pompe noir de fabrication étrangère. Selon les tests balistiques, il s’est avéré que c’était l’arme utilisée dans le crime. Un pistolet de 7,65 mm, des munitions et une quantité de drogue ont également été trouvés dans la boîte. Les investigations ont également permis de récupérer la voiture utilisée par l’accusé lors de la commission du crime, ainsi que d’autres véhicules.
M. B.