Une nouvelle cargaison de viande fraîche d’agneau de haute qualité destinée à la consommation, en provenance de Roumanie, est arrivée jeudi dernier, a annoncé la société algérienne des viandes rouges Alviar. Dans un communiqué, l’entreprise a invité «tous les opérateurs économiques et commerçants de viandes rouges, en gros et au détail», intéressés par l’achat de quantités, à se rapprocher de la direction générale à Birtouta, ou bien des abattoirs régionaux de Hassi Bahbah, Bougtob et Aïn M’lila, ou encore à contacter les numéros indiqués précédemment. Le communiqué a précisé également que «la réservation des billets en ligne se fait via le site officiel de la société, en fonction des places disponibles, et doit être effectuée au moins un jour avant le départ». Pour rappel, les prix de la viande importée ont connu une baisse remarquable au mois de mai dernier, passant sous la barre des 1.000 DA le kilo. En effet, la viande bovine importée sans os du Brésil se vendait à 1.200 DA le kilo durant le mois de ramadan, tandis que la viande bovine avec os coûtait 1.350 DA le kilo. Mais au mois de mai, les prix oscillaient entre 800 et 900 DA le kilo chez certains bouchers. Cette baisse des prix est intervenue à la suite d’une décision gouvernementale visant à encadrer les marges de profit sur l’importation, la distribution et la vente en gros et au détail de la viande bovine et ovine fraîche et réfrigérée importée, qu’elle soit sous forme de carcasses entières, de demi-carcasses ou conditionnée sous vide. De son côté, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation des consommateurs et de son environnement (APOCE) émet des réserves quant aux motivations réelles de cette baisse. Dans une publication sur sa page Facebook, l’APOCE suggère que cette «baisse soudaine pourrait être liée à l’approche de la date de péremption des viandes importées». L’Organisation pointe du doigt l’octroi récent d’une autorisation exceptionnelle par les autorités publiques permettant aux importateurs de congeler sous vide les viandes rouges importées avant leur date de péremption. Cette mesure s’explique par l’arrivée simultanée de grandes quantités de viande sur le marché algérien, ce qui a conduit à une accumulation des stocks. Malgré la fixation d’un prix plafond pour la viande importée entre 1.200 et 1.350 DA le kilo pour la viande bovine et 1.850 DA pour la viande ovine durant le mois de ramadan, des observateurs font état d’une disparité notable des prix dans les différentes wilayas et même au sein d’une même wilaya. En effet, des prix au kilo de viande bovine sans os allant de 650 à 750 DA ont été relevés dans les wilayas de l’est du pays, tandis qu’à Alger, le prix atteint les 900 DA le kilo (en fonction des coûts d’importation et de la durée de conservation de la viande). Selon Sofiane Bahbou, président de la Fédération nationale des importateurs de viande, la «fixation d’un prix unique pour tous les opérateurs est difficile à mettre en œuvre car les coûts d’importation, la durée de conservation de la viande et les stratégies commerciales varient d’un importateur à l’autre». L’augmentation du nombre d’importateurs, dont certains inexpérimentés dans le domaine de la viande, a conduit à un afflux de produits sur le marché. Face à la diminution de la demande et à l’approche de la date de péremption de leurs stocks, ces nouveaux acteurs ont été contraints de baisser leurs prix pour éviter des pertes importantes.
L.S.