Après le Niger, Younes El-Menfi, à Alger, le chef d’état-major de l’ANP en Mauritanie

Alger se réapproprie son rôle de « stabilisateur » de la région

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   Le président du Conseil présidentiel libyen, Younes El-Menfi, à Alger, le Général d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’armée nationale en République islamique de Mauritanie. Parfaitement synchronisée. Ces événements d’importance interviennent après la reprise des bonnes relations de voisinage avec le Niger.

   Si on commence par énumérer les événements qui ont secoué la triple région maghrébo-saharo-sahélienne, l’on aperçoit distinctement que leur concentration dans ce continuum spatio-temporel a, sans contredit, obéi à une logique du « big reset ».

Beaucoup d’analystes ont très vite applaudi les coups d’Etats qui ont destitué les présidents élus au Burkina Faso, au Mali, puis au Niger. Alors que, à ce stade de la stratégie, il fallait rester sobre et continuer à observer. Plus on plaçait les pièces du puzzle à leur place plus l’ensemble de l’image devenait plus clair. Plus complexe qu’un jeu de Monopoly, on construisait par-ci et on détruisait par-là, pour arriver, au final, à quelque chose d’inédit. C’est toute la magie stratégique de la grande réinitialisation.

   Le jeu émirati au Soudan, au Mali, en Mauritanie et au Maroc n’a échappé à personne ; son aéroport secret, en plein désert, a été utilisé comme rampe de lancement par des mercenaires dont l’agenda politique est incompatible avec celui de l’Algérie ; sa mainmise sur l’or du Soudan et du Mali, à moindre coût, en avait fait une des places mondiales du marché de l’or ; Niamey et Bamako qui « bombent soudainement le torse » envers le grand frère du nord ; la récente fausse Alliance Atlantique, une réunion au Maroc sans lendemains, programmée pour ses « effets d’annonce » ; les « armés terroristes », à qui on a ouvert un « large couloir » menant d’Irak et de Syrie, à la Tripolitaine, au Fezzan, puis au Grand Sahara, étaient autant de données à prendre en ligne de compte.

Les « Accords d’Abraham » n’ont pas commencé avec Trump, car avant sa chute, le général Omar el-Béchir avait clairement dit qu’on lui a demandé de « normaliser » avec Israël pour rester en poste. La suite on la connait. Comme on connait au détail près les soutiens de Mohamed Dahmane Doglo «Hametti », qui bénéficie des largesses émiraties et israéliens, en hommes et en argent, en contrepartie de quoi il livre l’or du Soudan à Dubaï (vite phagocytée par les hommes d’affaires israéliens) et tout son personnel militaire pléthorique dans les guerres émiraties, eux-mêmes sous-traitants d’autres guerres, au profit d’autres puissances. Et c’est parce qu’il en sait un peu trop sur les manigances des ces entités de nuisance, ainsi que sur l’utilisation en Libye du maréchal Khalifa Haftar, en relation avec Dubaï, Tel Aviv et Hemetti, que le général Al Borhane a été mis en minorité et qu’on cherche aujourd’hui, à le faire chuter.

Jusqu’à une date récente, c’était l’Algérie qui jouait le rôle de « stabilisateur » de la région, manœuvrant par-ci pour faire réussir une médiation, solutionnant à l’amiable une intercession par-là, avec les diverses étapes des plans de paix au Mali et au Niger. « Pas un chameau ne se déplaçait, pas une chamelle ne mettait bas », disait-on alors, sans que l’information ne soit entre déjà les mains des « hommes de bonne volonté ».

Or ce rôle contrarie les plans des ces entités-liges qui tentent de remodeler le Sahel à leur manière et selon un plan d’urgence élaborait par leurs mentors, d’où leurs multiples erreurs d’appréciation et de positionnement.

Aujourd’hui, c’est jour nouveau. Alger se réinstalle dans son terrain de jeu maghrébo-sahélien dans lequel elle évoluait en ès qualité.

      O.F.