Accueil Divers Après des mois de faibles précipitations La CNA exhorte les autorités publiques à déclarer l’urgence sécheresse

Après des mois de faibles précipitations La CNA exhorte les autorités publiques à déclarer l’urgence sécheresse

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Après des mois de faibles précipitations La CNA exhorte les autorités publiques à déclarer l’urgence sécheresse

La Chambre nationale d’agriculture (CNA) a lancé un cri d’alarme sur une saison agricole catastrophique cette année, appelant les autorités publiques à déclarer l’état d’urgence sécheresse et de mettre en place une cellule nationale de suivi, alors que l’Algérie fait face à des précipitations inférieures à la moyenne après un hiver et un printemps quasi-secs.

Afin d’examiner et répondre aux préoccupations des agriculteurs soulevées à travers plusieurs Chambres d’agriculture de wilayas face aux conditions climatiques calamiteuses, les membres élus du conseil d’administration de la CNA se sont réunis les 29 avril et 2 mai derniers pour faire un constat des lieux et appeler à la déclaration de l’état d’urgence sécheresse, énumérant une série de mesures à prendre immédiatement pour atténuer la crise.

La crainte d’une forte sécheresse pour cet été est expliquée par le manque inédit de précipitations, un phénomène observé depuis ces quatre dernières années dans la plupart des régions, mais exacerbé cette année en s’étendant à tout le Nord, l’intérieur et les régions steppiques du pays en raison des changements climatiques qui ont touché tous les pays méditerranéens et nord-africains.

La CNA s’attend à des dégâts et pertes catastrophiques, d’après les données signalées par les producteurs et éleveurs nationaux, en particulier les cultures des céréales et des légumineuses sèches, le fourrage, ainsi que l’état des pâturages et la détérioration du couvert végétal, facteur principal de l’activité d’élevage d’ovins, de caprins et de chameaux.

«Puisque nous sommes au début du mois de mai, alors que la campagne céréalière bat son plein, les questions techniques sont épuisées. Donc, il faut agir pour tirer la sonnette d’alarme et anticiper les mesures pour pallier l’aggravation des dégâts subis par les professionnels, notamment les céréaliculteurs et éleveurs ovins et bovins», a alerté la CNA dans un long communiqué.

La CNA a exhorté les autorités à «revoir leur stratégie en cours face à ces conditions climatiques calamiteuses», à travers notamment la déclaration de l’état d’urgence de sécheresse et la mise en place d’une cellule nationale de suivi.

Pour éviter le scénario de la chute de la production et de la baisse de rendement de cette année, la CNA a invité les autorités à penser d’ores et déjà à la prochaine saison, en donnant la priorité absolue à la collecte des semences et à l’amélioration des stocks des différentes variétés de céréales.

La Chambre nationale d’agriculture a suggéré de recenser toutes les pertes en récoltes de céréales et de légumineuses au cours de cette saison provoquées par la sécheresse, notant que toutes les surfaces sont enregistrées par les services des ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur.

La même instance a appelé les autorités à approuver des mesures d’urgence, telles que le lancement d’un programme d’indemnisation en fonction de la situation des agriculteurs, en particulier ceux qui ont effectué tous les travaux agricoles, y compris la fertilisation, le désherbage, la lutte contre les maladies des céréales, ainsi que pour l’évaluation des dommages aux cultures de plein champ et aux arbres fruitiers touchés par la sècheresse.

La CNA a proposé également à mettre en œuvre un mécanisme permettant d’effacer les dettes et de rééchelonner les prêts bancaires, qui pèsent sur les agriculteurs et aggravent leurs difficultés financières.

La Chambre nationale d’agriculture a préconisé de faire bénéficier les agriculteurs en difficulté d’aides dans le cadre d’un dispositif dédié aux catastrophes naturelles pour permettre que les dommages résultant de la sécheresse soient pris en charge comme une catastrophe nationale au même titre que d’autres catastrophes, telles que les inondations ou les incendies de forêt.

Pour aider les éleveurs et assurer la poursuite de leur activité, notamment dans l’approvisionnement en viande rouge à l’approche de l’Aïd El Kebir, la CNA a incité le gouvernement à adopter des mesures d’urgence pour soutenir cette filière à travers la distribution d’orge fourragère et corriger le retard enregistré dans la distribution pour répondre aux besoins de l’alimentation animale.

Parmi les mesures urgentes préconisées, figure la prise en charge des fourrages verts ensilage et luzerne stockés chez les producteurs du sud du pays (El Ménéa, Ghardaïa, Adrar, Timimoun, Ouargla…) à travers les dispositifs de contrôle des offices du ministère de l’Agriculture ou des complexes économiques afin de maintenir l’activité de ces producteurs et bénéficier de cette ressource fourragère importante en période de sécheresse.

Il est aussi question d’encourager les investisseurs et les producteurs céréaliers du Sud qui dépendent de l’irrigation totale en raison de la disponibilité des capacités hydriques à privilégier la culture fourragère, notamment les deux types de maïs, couvert et grain, et les autres cultures fourragères, et la culture de la pomme de terre, l’oignon et l’ail comme deuxième culture après la campagne céréalière, et ceci afin de renforcer les capacités productives de ces cultures stratégiques en prévision de l’automne et l’hiver prochains, afin de compenser partiellement la chute de production dans les régions du Nord et de l’intérieur du pays.

Hamid Mecheri