Dans le cadre de sa politique visant à moderniser le secteur commercial, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a réaffirmé son exigence envers les commerçants : mettre en place des Terminaux de paiement électronique (TPE) pour les consommateurs au plus tard le 31 décembre de cette année. Mustapha Zebdi, le président de l’Association de protection des consommateurs (APOCE), a exprimé son soutien à cette initiative lors d’une intervention sur la chaîne El Iktissadia El Oula : «La décision du ministère du Commerce d’obliger l’installation de terminaux de paiement électronique chez tous les commerçants avant la fin de l’année en cours est une décision qui pourrait encourager le paiement électronique et, bien sûr, permettre une meilleure traçabilité et régulation des recettes, notamment en matière fiscale». Cette décision survient après des campagnes de sensibilisation menées par les agents de contrôle et de répression des fraudes, qui ont ciblé divers commerces de détail, notamment les magasins de vêtements, de chaussures, de tissus, et autres. Ces campagnes ont révélé plusieurs infractions commises par des commerçants. Le ministère du Commerce souligne la nécessité de mettre en place un cadre légal pour sanctionner ceux qui ne se conformeront pas à cette obligation.«L’absence de ces terminaux doit être un terme obligatoire et clair afin que des mesures punitives ou des poursuites puissent être prises contre tout contrevenant. Pour cela, il est nécessaire de disposer d’un cadre légal applicable», a insisté M. Zebdi.L’installation des terminaux de paiement électronique permettra aux consommateurs de régler leurs achats via leur compte bancaire ou postal, protégeant ainsi les clients des pratiques illégales de certains commerçants. En facilitant les transactions électroniques, cette mesure vise également à promouvoir une économie plus transparente et à réduire l’utilisation de l’argent liquide, contribuant ainsi à la lutte contre la fraude fiscale.Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations reste déterminé à moderniser le secteur commercial algérien et à garantir une meilleure protection des consommateurs à travers la généralisation des terminaux de paiement électronique. La date butoir du 31 décembre approche rapidement, et les commerçants sont donc invités à se conformer à cette nouvelle réglementation pour éviter des sanctions potentielles.
Réduction du commerce informel grâce aux transactions financières numériques
Les transactions financières numériques via le paiement électronique jouent un rôle crucial dans la réduction du commerce informel, ont affirmé les participants à un séminaire national tenu mardi 25 juin 2024 à TiziOuzou sur le thème «Numérisation des services bancaires en Algérie : opportunités et défis». Des universitaires et des banquiers ont souligné que les transactions numériques effectuées à l’aide de cartes de paiement (interbancaires ou Edahabia) sont des opérations déclarées et traçables, ce qui permet de mieux intégrer la masse monétaire circulant en dehors du circuit bancaire officiel. L’économiste-consultant, le Pr Farid Yaïci, de l’université de Béjaïa, a déclaré que les transactions numériques sont «l’un des facteurs qui pourraient contribuer à réduire l’informel», en complément d’autres mesures telles que l’amélioration du climat des affaires et des investissements, la digitalisation et la bancarisation. M. Aziz Hamroun, cadre à la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP-Banque), a également noté que la digitalisation des services bancaires contribuera à la réduction du commerce informel, insistant sur la nécessité de promouvoir le e-paiement et le mobile-paiement. «Beaucoup de citoyens sont contraints de retirer la totalité de leur salaire pour diverses dépenses faute de généralisation des moyens de paiement électronique», a-t-il expliqué. Selon M. Hamroun, si les canaux assurant les transactions financières numériques sont disponibles et généralisés, les consommateurs pourront payer leurs factures, impôts et achats quotidiens avec une carte, ce qui les incitera à conserver une partie de leur salaire sur leur compte, participant ainsi à la réduction de l’informel. Rappelant la politique de l’Etat visant à généraliser et démocratiser les transactions numériques, M. Hamroun, également représentant de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), a indiqué que des démarches sont en cours pour étendre l’utilisation des cartes de paiement, notamment au niveau des services des impôts et des douanes, ainsi que pour le paiement des amendes le week-end. Pour encourager le paiement électronique, Saïd Ouslimane, cadre à la Banque de développement local (BDL), a souhaité «une intervention accrue de l’Etat pour inciter les citoyens à utiliser les moyens de paiement électroniques», notant que «le commerce informel freine le développement du commerce électronique». Les statistiques nationales présentées par le représentant de l’ABEF montrent que 17 millions de cartes Edahabia sont en circulation et que 30,49 millions de personnes sont bancarisées en Algérie. Le pays compte également 54 000 Terminaux de paiement électronique (TPE) et 510 marchands en ligne. Une étude a révélé une réticence à l’usage des TPE pour divers motifs, dont le fait que le paiement par carte n’est pas toujours demandé par les clients et que son utilisation est jugée compliquée. Le représentant de l’ABEF a ainsi recommandé la diversification des moyens de paiement, notamment en se tournant vers le mobile paiement, sachant que le téléphone portable est largement utilisé par les citoyens.
Sonia H.