Amélioration du système de financement du secteur agricole

Du nouveau pour 2025

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Selon les informations communiquées par l'entreprise de distribution de l'électricité et du gaz de la région, plus de 560 exploitations ont déjà bénéficié d'un raccordement au réseau électrique. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un ambitieux programme national visant à connecter les exploitations et périmètres agricoles aux réseaux de haute et basse tensions. Lancé en 2021, ce projet témoigne de la volonté des autorités de soutenir le développement du secteur agricole, crucial pour l'économie locale et nationale. L'entreprise Sonelgaz-Distribution Mostaganem, chargée de la mise en œuvre du programme, a fait preuve de flexibilité pour encourager l'adhésion des agriculteurs. En supprimant l'obligation de paiement préalable des frais de raccordement, elle a su lever un obstacle majeur pour de nombreux investisseurs agricoles. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 568 exploitations sont désormais raccordées au réseau électrique. Pour la seule année 2024, 12 nouvelles exploitations ont été connectées, tandis que les travaux sont en cours pour quatre autres sites. Cette dynamique positive devrait se poursuivre, l'entreprise s'étant engagée à traiter rapidement les nouvelles demandes de raccordement. L'impact de cette électrification massive ne saurait être sous-estimé. L'accès à une source d'énergie fiable permet aux agriculteurs de moderniser leurs pratiques, d'améliorer leur productivité et de diversifier leurs activités. L'irrigation, la conservation des produits, la transformation sur place : autant de possibilités nouvelles offertes par l'arrivée de l'électricité. Ce programme s'inscrit dans une politique plus large de développement rural et de sécurité alimentaire. En facilitant le travail des agriculteurs et en rendant les zones rurales plus attractives, les autorités espèrent freiner l'exode rural et encourager l'installation de jeunes dans le secteur agricole. Le succès de cette initiative à Mostaganem pourrait servir de modèle pour d'autres régions d'Algérie. Il illustre comment une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et les entreprises du secteur énergétique peut contribuer de manière tangible au développement économique et social du pays. S.T
Un programme d'électrification des exploitations agricoles porte ses fruits



Considérant certains des problèmes qui entravent les investissements agricoles, notamment ceux liés au système des prêts bancaires en général, la question de la centralisation de la décision d’octroi des crédits a fait l’objet d’une importante annonce au profit des agriculteurs. En effet, jeudi dernier, lors d’une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales adressées à des
membres du Gouvernement le ministre des Finances, Laaziz Faid, annoncé que toutes les banques publiques procèderont à l’ouverture de crédits agricoles, à partir de 2025. L’objectif étant celui de généraliser ces financements en vue d’améliorer la production et la productivité du secteur agricole.
« La restructuration du paysage institutionnel relatif au financement de l’agriculture algérienne est une démarche qui sera prise en charge au début de l’année prochaine », c’est ce qu’a laissé entendre le ministre des Finances Laaziz Faid en réponse à une question d’un sénateur concernant la nouvelle stratégie du système de financement du secteur agricole. Et d’ajouter, « Conformément aux
conventions qui seront signées entre le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, et chaque banque», alors que l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers ont déjà signé une convention avec le ministère dans ce cadre». Dans ce même sillage, certaines banques prévoient «d’élargir leur champ d’intervention dans le secteur agricole en introduisant de nouvelles formules dédiées à son financement (Finance islamique)», a encore indiqué le ministre.
Le rôle pionnier de la BADR mis en relief
Aussi, Faid a loué le rôle et du développement rural (BADR) pionnier» de la Banque d’agriculture dans le financement du secteur et ses efforts visant à réduire les délais d’étude des dossiers de demandes de prêts, ne dépassant pas 30 jours, soulignant que les financements de la BADR représentent plus de 95% du financement global du secteur, à travers diverses formules de prêts. La BADR a «financé le secteur de l’agriculture avec un montant total de 26,11 milliards de DA», a indiqué le ministre, précisant que sur 17.383 dossiers déposés, 15.669 ont été traités jusqu’au 20 novembre dernier dans le cadre de la campagne labours-semailles 2024-2025, pour un montant de 20,8 milliards de DA, outre le financement accordé à l’Entreprise de développement des cultures agricoles stratégiques (DCAS) à hauteur de 5,3 milliards de DA. A propos de la prise en charge des dossiers de crédits, le ministre a indiqué que les banques s’appuient en premier lieu sur l’objectivité, ce qui leur permet de répondre aux exigences de rentabilité et de risques, et d’établir une relation avec le client selon le principe gagnant-gagnant. Dans le volet relatif aux divers rejets des dossiers, le premier responsable du département ministériel des Finances a soutenu qu’il existe plusieurs raisons à cela, notamment la nature du projet, les garanties fournies et le secteur d’activité, notant que certains investisseurs présentent une «étude de faisabilité du projet sur le plan financier et économique généralement exagérée, ou des garanties insuffisantes, ce qui ne permet pas à la banque d’assurer une couverture suffisante des risques potentiels qui pourraient découler du financement du projet en question». Par ailleurs, le ministre a appelé tous les investisseurs potentiels à introduire leur demande de prêts à distance dans le cadre de la numérisation des services
bancaires, et partant cette démarche contribuera à réduire le délai d’étude des dossiers et de lever toutes les restrictions liées à la délégation de pouvoirs pour l’octroi de crédits.
La diversification des sources de financement vise l’amélioration de la sécurité alimentaire
Force est de constater que les divers experts en la matière estiment que la diversification des sources de financement vise particulièrement l’amélioration de la sécurité alimentaire. Du coup, il est plus que nécessaire de mettre en place des mécanismes de pilotage et d’orientation des différents flux pour atteindre les objectifs affichés d’amélioration de la sécurité alimentaire et de modernisation du secteur de l’agriculture et des moyens d’y parvenir. Cela suppose aussi une capacité de mobilisation
des prêts relevant des banques publiques capable de satisfaire la demande des agriculteurs selon les conditions d’octroi des crédits. Actuellement, le paysage institutionnel du financement de l’agriculture dans notre pays connaît certaines mutations alors que la demande des crédits pour l’investissement agricole est également en pleine effervescence quand on sait que les mégaprojets
dans le sud et les hauts plateaux sont demandeurs de gros moyens financiers. Cette dynamique ne doit en aucun cas s’essouffler en cours de route à cause notamment de l’absence de l’offre de financement pour les exploitations agricoles. Ceci dit, désormais les solutions existent à l’image de la prochaine généralisation de l’ouverture par les banques publiques de nouveaux services de crédits
agricoles. Sachant que notre système de production agricole est représenté par les exploitations agricoles, dont le taux est de 70% et où l’on doit injecter des fonds pour augmenter le niveau technique en termes d’engrais, de produits phytosanitaires et de systèmes d’irrigation, en plus de la mécanisation de la récolte, il devient nécessaire que l’Etat  doit miser, dans sa politique relative à la sécurité alimentaire, sur ces entreprises agricoles.
Rabah Karali