L’Iran avertit d’une action préventive contre Israël
Alors que le parti pris flagrant occidental laisse le champ libre à l’armée d’occupation israélienne de continuer pour la onzième journée ses actions génocidaires et contraires à la loi internationale contre des femmes et des enfants ghazaouis, les avertissements de l’Iran et les frappes du Hezbollah depuis le Sud Liban imposent à l’Etat juif des choix difficiles. Le durcissement de la résistance à la frontière avec le Liban survient alors que des fissures apparaissent dans l’armée et la classe politique sionistes, et des actions diplomatiques et les messages de soutien de l’Occident pour éviter l’agonie d’Israël. Hier encore, le Hezbollah a lancé six missiles guidés antichar sur des villes et des postes militaires israéliens, le long de la frontière libanaise, alors que deux roquettes ont également été tirées sur le nord de l’Etat hébreu. Le Hezbollah a affirmé avoir causé des morts et des blessés parmi les soldats de l’ennemi. Les pertes causées aux forces de l’armée d’occupation sont importantes. La télévision Al Manar, pro-Hezbollah, a diffusé une vidéo montrant la destruction d’un autre char Merkava par un missile Kornet du Hezbollah, un dégât inestimable étant donné qu’une seule unité de cet engin coûte en moyenne 7 millions de dollars. Les forces du Hezbollah ont également pris pour cible une tente des forces israéliennes avec des soldats à l’intérieur, dans la colonie de Ramim, en face de la ville de Markaba, dans le secteur oriental du Sud Liban. Les médias du Hezbollah ont également indiqué que le parti avait pris pour cible des équipements d’espionnage, de photographie et de collecte militaire sur le site israélien d’Al-Malikiyah, à la frontière syrienne. Israël a ensuite réagi en bombardant la périphérie de la ville de Rmeish, entre des quartiers résidentiels proches de la ville de Yaroun. Entre-temps, un échange d’obus a eu lieu à la frontière libanaise après qu’un contre-missile a été tiré sur un véhicule blindé israélien, et l’armée ennemie israélienne a pris pour cible, depuis les airs, un groupe de combattants au Sud Liban. Le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré : «Outre le fait qu’un site de l’armée israélienne a été touché par un missile guidé lancé depuis le Liban, plusieurs points le long de la frontière ont fait l’objet de tirs de mitrailleuses». La presse a fait état d’un bombardement dans les environs d’Al-Dhaira, tandis que des blessés ont été signalés à Maroun Al-Ras après un bombardement israélien du parc de la ville. Deux missiles israéliens ont également été tirés à la suite de l’activation du Dôme de fer vers le secteur oriental du Sud Liban, et l’un d’eux a explosé en l’air, se scindant en deux morceaux, dont l’un est tombé à Kafr Kila et l’autre à Al-Adayseh. Des bombardements israéliens ont également été enregistrés à la périphérie des villes de Yarin et Marwahin depuis un site de Birkat Risha, et l’armée d’occupation israélienne a visé la périphérie de la ville d’Al-Bustan avec des obus d’artillerie. Des tirs et des rafales ont été entendus dans les environs d’Aita al-Shaab et de Ramya. Selon des médias, des avions de reconnaissance israéliens ont survolé le secteur oriental du Sud Liban. La localité de Metoula, qui est sous les tirs de missiles antichar en provenance du Liban, a été déclarée zone militaire fermée par l’armée d’occupation. Jusque-là, l’armée d’occupation se montre prudente et évite d’aller à la confrontation, se contentant de répondre aux tirs du Hezbollah. Dans l’après-midi de la journée d’hier, la Croix-Rouge libanaise a annoncé la mort de 4 civils touchés par les bombardements israéliens.
Les mises en garde de l’Iran
Dans un entretien à l’agence iranienne Fars, le commandant adjoint des Gardiens de la révolution iranienne, le général Ali Fadavi, a averti que «si les crimes d’Israël contre Ghaza ne s’arrêtent pas, un autre choc les attendra». «Les chocs des forces de résistance continueront contre les sionistes jusqu’à ce que cette tumeur cancéreuse disparaisse de la carte du monde», a-t-il juré. Il a ajouté que les peuples musulmans soutiennent la résistance palestinienne et son prêts à la rejoindre pour défendre El Qods. Pour sa part, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a affirmé hier que la patience du monde musulman a des limites, menaçant d’une riposte et qu’aucune puissance ne pourra faire face aux forces de la résistance. «Bien entendu, quoi que fasse l’entité sioniste, elle ne peut pas compenser la défaite humiliante qu’elle a subie», a estimé Ayatollah Khamenei. Ce dernier a souligné la nécessité de poursuivre l’entité sioniste devant les tribunaux internationaux, ajoutant que le monde entier est unanime à considérer que ce qui s’est passé à Ghaza comme des crimes de guerre et de génocide contre des civils non armés. Dans ses propos, Khamenei a mis à nu la politique de deux poids, deux mesures de l’Occident, qui tantôt se souvient du droit international, tantôt l’ignore. «Les dirigeants de certains pays qui ont parlé aux responsables de notre pays pour défendre l’entité sioniste usurpatrice ont protesté contre la raison pour laquelle les Palestiniens ont tué des civils. Premièrement, cette affirmation contredit la réalité, à savoir que les personnes présentes dans les colonies ne sont pas du tout des civils, mais sont toutes armées», a-t-il dit. «En supposant qu’il s’agit de civils, combien de civils ont été tués (dans les colonies) ? Cette entité usurpatrice tue cent fois plus de femmes et d’enfants, de personnes âgées et de jeunes, ainsi que de civils, en ciblant des bâtiments à Ghaza où il n’y a pas de combattants. Les combattants sont présents à leur place, et les sionistes savent que ce sont des civils, ils choisissent des centres surpeuplés et les bombardent», a-t-il poursuivi. Il a également pointé la responsabilité des Etats-Unis dans les crimes de l’Etat sioniste, affirmant que les politiques d’Israël sont dictées sous injonctions américaines. Il a estimé que toutes les parties ne devraient pas demander ultérieurement à quiconque d’empêcher un groupe de prendre certaines mesures en réponse aux crimes de l’occupation israélienne, et qu’Israël ne peut pas compenser son lamentable échec dans l’opération Déluge Al-Aqsa en intensifiant les bombardements des habitants civils. Des sources iraniennes bien informées ont déclaré à Al Jazeera hier que l’administration du président américain Joe Biden avait transmis un message au représentant de Téhéran aux Nations unies sur la situation dans les territoires palestiniens, lui demandant d’adopter une approche de désescalade face à ce qui se passe à Ghaza, avertissant que l’entrée directe de l’Iran dans les confrontations se heurterait à une action militaire américaine directe. Lundi soir, le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, avait averti d’une possible «action préventive de l’axe de la résistance» contre Israël «dans les prochaines heures», alors que l’armée d’occupation se prépare à une offensive terrestre dans la bande de Ghaza. Du côté de Washington, le coordinateur de la politique stratégique au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, John Kirby, a déclaré hier que son pays ne souhaitait pas l’extension du conflit, ajoutant que Washington a d’importants intérêts de sécurité dans la région qu’il entend défendre et protéger. John Kirby a ajouté que les Etats-Unis ne dicteront pas à Israël comment lancer ses opérations (à Ghaza), notant qu’ils lui ont parlé de l’importance de respecter la vie des civils. John Kirby a précisé qu’«il est important de souligner que les forces militaires qui sont en état de préparation ou déjà en chemin vers la région sont avant tout un signal de dissuasion».
Hier, les Etats-Unis ont annoncé le placement de quelque 2000 soldats et une série d’unités en état d’alerte maximale avec un ordre de préparation au déploiement, ce qui augmente la capacité de la défense américaine à répondre rapidement à la situation sécuritaire évolutive au Moyen-Orient, selon le Secrétaire à la défense, Lloyd Austin.
Hamid Mecheri