Accueil Divers Alors que la politique des axes pèse lourdement sur l’échiquier libyen Vers des élections à l’horizon 2024

Alors que la politique des axes pèse lourdement sur l’échiquier libyen Vers des élections à l’horizon 2024

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Alors que la politique des axes pèse lourdement sur l’échiquier libyen Vers des élections à l’horizon 2024

Quelle est la situation politique actuelle en Libye ? Peut-on dire que la Libye est à l’épreuve d’un nouveau plan de l’ONU ?… Le président du Conseil présidentiel libyen et l’envoyé spécial américain en Libye ont eu un entretien via visioconférence. Le but étant de faire sortir les élections des oubliettes.

Dans ses discussions avec le président du Conseil présidentiel libyen, lundi, une délégation américaine a appelé à convenir d’une base constitutionnelle, comme en 2022, permettant la tenue d’élections. Lors de la rencontre, Washington a appelé à la relance des élections prévues en décembre 2022, avortées sine die à trois semaines du début du calendrier électoral.

Cette pression américaine rappelle celle opérée par les Etats-Unis et la France pour des élections sur fond d’espoirs des Libyens qui aspiraient enfin à la démocratie via les urnes, à travers desquelles ils pourront exprimer un choix libre de leur Président et leurs représentants au Parlement élu.

Un nouveau cycle de discussions pour sortir de la crise

C’est dans ce contexte que la ministre des Affaires étrangères, Najla El Mangoush, est arrivée à Alger mercredi dernier. Selon elle, sa visite en Algérie est «très importante». La ministre libyenne des Affaires étrangères a souligné la volonté de son gouvernement de baliser la route vers des élections libres et transparentes. Outre le vœu de renforcer les relations de coopération bilatérales, la cheffe de la diplomatie libyenne a tenu à rapprocher le nouveau chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, pour la relance de l’approche algérienne pour une solution inclusive de la crise dans ce pays voisin. Une crise qui n’a que trop duré. Mme El Mangoush a tenu à dire : «Nous avons convenu de tenir des élections en Libye». Confortée par les dernières déclarations du président Abdelmadjid Tebboune sur la question libyenne, elle est sortie rassurée de l’audience que lui a réservée le chef de l’Etat. 

En effet, Abdelmadjid Tebboune a reçu en audience, jeudi passé, la ministre des Affaires étrangères libyenne, qui est sortie avec les assurances d’une solidarité inconditionnelle et indéfectible de l’Algérie avec la Libye et le peuple frère libyen.

A l’occasion, M. Ahmed Attaf s’est entretenu en tête-à-tête avec son homologue libyenne, Mme Najla El Mangoush, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui ajoute que l’accent a été mis sur la solidité des relations de bon voisinage et d’une coopération bilatérale sans faille.

Pressions autour d’élections en 2023

Précédées de discussions avec les Français, en février 2023, celles d’avec les Etats-Unis, ce lundi, ont souligné l’impératif pour les Libyens d’aller à des élections «libres et transparentes» dans les délais à prévoir en commun accord entre les rivaux.

L’échec du groupe de travail, mis en place par le Représentant spécial de l’ONU, a buté sur l’avortement des élections de décembre 2022.

Une année après et jusqu’à fin février dernier, la classe politique libyenne souffre d’un bicaméralisme entre la Chambre des députés et le Haut Conseil d’Etat. Les discussions séparées avec les deux camps, en course pour le pouvoir, ou au sein même des forums créés à cet effet depuis 2020 n’ont pas eu les résultats escomptés. 

A en croire le marathon des discussions que mènent les Libyens avec les partenaires internationaux adhérents au processus de normalisation, le ton prête à une prise en charge réelle du dossier pour contenir la crise et fait que «des élections doivent avoir lieu en 2023». C’est une nécessité pour permettre au peuple libyen de sortir de la crise…

Le piège de la politique des axes

Les Libyens manifestent contre le report des élections, et le risque d’une explosion populaire est latent. En attente, l’approche algérienne est à chaque fois évoquée, mais les Emirats arabes unis, principal bailleur qui finance les milices que l’Egypte a mises en place au service du général Haftar, se dresse en un sérieux handicap face à une solution concertée et durable.

En effet, le Qatar ne fait pas cavalier seul pour s’opposer à toute démarche visant à épiloguer le conflit en Libye. Les visées et les ambitions du petit émirat et les Emirats arabes unis se croisent, mais ne se ressemblent pas. Ils se conjuguent au même temps pour handicaper le processus de paix et de réconciliation en Libye plongée depuis 2011 dans une crise jusque-là insoluble.

S.B.