Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a désigné, lundi, le vice-président Mohammad Mokhber comme Président par intérim du pays, après le décès du président Ebrahim Raïssi. Une décision qui intervient selon l’article 131 de la Constitution de la République islamique d’Iran. «Mohammad Mokhber est chargé de diriger le pouvoir exécutif et il doit, en concertation avec les chefs des pouvoirs législatif et judiciaire, organiser l’élection d’un nouveau Président dans un délai maximum de 50 jours», a indiqué l’ayatollah Ali Khamenei dans un communiqué. Les dépouilles du Président iranien et des huit autres passagers de l’hélicoptère, dont celle du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, ont été récupérées sur le lieu de l’accident et transférées à Téhéran. Hier, à la demande de l’Algérie, la Russie et la Chine, les membres du Conseil de sécurité ont observé une minute de silence à la mémoire du Président iranien et de ses accompagnateurs, tous décédés dans un crash d’hélicoptère.
Le gouvernement iranien a confirmé hier dans un communiqué le décès du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère la veille dans le nord-ouest de l’Iran. «Le Président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (…) a sacrifié sa vie pour la nation», a écrit le gouvernement. «Nous assurons à la nation loyale qu’avec l’aide de Dieu et le soutien du peuple, il n’y aura pas la moindre perturbation dans l’administration du pays», a-t-il ajouté.
Les médias iraniens, quant à eux, avaient rapporté hier matin la mort du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans l’accident. L’information du décès du Président a été donnée par les principales agences de presse et journaux après la découverte de l’épave de l’hélicoptère à l’aube. «Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême», a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant «le martyre» des victimes.
L’accident d’hélicoptère s’est produit dimanche dans le nord-ouest de l’Iran
L’hélicoptère a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. L’épave a été découverte à l’aube et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait «aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère étaient en vie», selon la télévision d’Etat.
L’appareil, un Bell 212, faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d’où M. Raïssi devait rejoindre Téhéran. Le ministre de l’Intérieur, Ahmed Vahidi, a évoqué la possibilité d’un «atterrissage brutal» de l’appareil. Suite à quoi, la Russie avait décidé de l’envoi de sauveteurs en Iran afin de participer aux recherches pour retrouver l’hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi. «A la demande de la partie iranienne, des sauveteurs du ministère russe des Situations d’urgence vont aider aux opérations de recherche et de sauvetage de l’hélicoptère dans lequel se trouvait le Président iranien», a écrit ce ministère dans un communiqué.
L’équipe a regroupé «47 spécialistes avec l’équipement nécessaire, des véhicules tout-terrain et un hélicoptère BO-105», explique Moscou. L’appareil, qui faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, a effectué un «atterrissage brutal» dans la région de Jolfa, au cœur d’une zone montagneuse peu peuplée, a déclaré le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmed Vahidi. Deux d’entre eux ont atterri sans encombre à Tabriz, mais pas celui dans lequel se trouvait M. Raïssi, 63 ans. Le Président iranien était sur le chemin du retour après avoir inauguré dans la province de l’Azerbaïdjan oriental un barrage, en compagnie de son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays
Les condoléances du président de la République, Abdelmadjid Tebboune
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé, lundi, un message de condoléances au premier vice-président de la République islamique d’Iran, M. Mohammad Mokhber, suite au décès du président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi.
«Excellence, le premier vice-président de la République islamique d’Iran, nous avons suivi, avec vous, dès le début, avec émotion et inquiétude, les moments difficiles qu’a vécus le peuple iranien frère, dans l’attente d’informations sur le sort de l’hélicoptère transportant le défunt Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran, pays frère, et les membres de la délégation l’accompagnant, composée de hauts responsables, et c’est avec une grande affliction et une profonde tristesse que nous avons appris le décès tragique de notre cher frère Ebrahim Raïssi», lit-on dans le message de condoléances. «Nous exprimons notre profonde sympathie et notre soutien fraternel aux dirigeants politiques, au gouvernement et au peuple de la République islamique d’Iran, pays frère», a écrit le président de la République. «En cette pénible circonstance où le peuple algérien compatit à la douleur de ses frères en Iran, je perds, personnellement, en le dirigeant Ebrahim Raïssi, un frère et un partenaire avec lequel j’ai œuvré pour le renforcement des liens de fraternité, de coopération et de solidarité entre nos deux pays et peuples frères, et en faveur des causes justes portées par notre Nation islamique», a ajouté le président de la République. «En cette pénible épreuve, je présente mes sincères condoléances et ma profonde sympathie au gouvernement et au peuple iraniens, priant Allah Tout-Puissant d’entourer le défunt de Sa sainte miséricorde et de prêter assistance et réconfort au peuple iranien frère», conclut le message du président de la République.
Synthèse R. N.