Après une période de flottement due aux changements de régime dans les pays dits de l’Alliance des Etats du Sahel, ainsi que le jeu sournois des stratégies des puissances, l’Algérie reprend le dessous et gère la situation de la région saharo-sahélienne.
Nouvel ambassadeur (un général de brigade, donc un opérationnel de terrain), plus de contacts et de rapprochement avec Nouakchott, nomination d’un ambassadeur d’Algérie à Ouagadougou et aides humanitaires envoyées à Niamey. Une concentration appliquée de l’Algérie sur son espace saharo- sahélien, semble donner, immédiatement, des résultats probants et encourageants.
Il s’agit d’une région qu’il nous faut surveiller comme le lait sur le feu, d’autant que le jeu des stratégies des puissances pense en faire son prochain « théâtre des opérations », avec une guerre économique à distance entre les puissants et une possible sous-traitance de la guerre, ou pour le moins des hostilités, par le biais des Etats continentaux.
L’Algérie, via Sonelgaz, annonce la prise en charge de la réalisation d’une centrale électrique au Niger en tant que don. Il s’agit pour le Groupe Sonelgaz de la prise en charge de la réalisation d’une centrale électrique au Niger d’une capacité de 40 mégawatts.
Dans un registre similaire, l’Algérie, le Nigéria et le Niger ont signé, à Alger, trois accords pour accélérer la réalisation du projet du gazoduc transsaharien (TSGP), devant permettre l’acheminement du gaz naturel du Nigeria vers, particulièrement, l’Europe, en passant par le Niger et l’Algérie. Ces accords sont signés à l’occasion de la 4ème réunion ministérielle du comité de pilotage de ce chantier, dont les travaux ont débuté en présence des ministres de l’Energie des trois pays.
A Alger, il y a trois jours, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, de la République du Niger, M. Bakary Yaou Sangaré, avait indiqué que sa rencontre avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, marquait « une étape significative » dans le renforcement des liens entre l’Algérie et le Niger, avec des perspectives prometteuses pour l’avenir de la coopération.
Dans le registre de la coopération entre l’Algérie et la Mauritanie, une avancée significative a été observée, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, encensant le « bond exceptionnel » que connaît la coopération bilatérale entre l’Algérie et son pays ces dernières années, soulignant l’importance de renforcer cette coopération. Cette visite s’inscrivait dans le cadre de la « concertation permanente entre les dirigeants des deux pays sur les questions d’intérêt commun, la coopération algéro-mauritanienne, qui a connu un bond exceptionnel ces dernières années », ainsi que « les questions d’intérêt pour la nation arabo-musulmane et l’évolution des relations internationales ».
Un retour en force de l’Algérie dans son espace vital et son continuum naturel, l’espace saharo-sahélien, qui constitue sa courroie de transmission vers toute l’Afrique.
I.Med Amine