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lundi, janvier 13, 2025

Ahmed Melha, expert agricole à propos des dernières pluies« Elles ne sont bénéfiques aux cultures céréalières qu’à 5 ou 10%»

Cette année, le secteur agricole fait face à un manque criant de pluviosité, particulièrement la filière céréalière. Pour pallier le manque de pluie, le recours à l’irrigation d’appoint et fortement recommandé par les expert et autres professionnels activant dans ce domaine.

Pour avoir plus d’explication à ce sujet, nous avons pris attache avec l’expert agronome et chargé de communication de la Chambre nationale de l’agriculture, Ahmed Melha, qui nous dira d’emblée : «Le manque de précipitations peut avoir des effets négatifs sur le secteur agricole, car pratiquement toutes les cultures ont besoin de quantités d’eau suffisantes pour croître et arriver à produire des rendements conséquents. Si la pluie se fait rare et qu’elle est insuffisante, les agriculteurs sont contraints d’avoir recours à l’irrigation d’appoint, ce qui peut entraîner des coûts supplémentaires et une utilisation accrue des ressources hydriques. Dans les cas extrêmes, le manque de pluviométrie peut entraîner une sécheresse qui peut endommager ou détruire complètement les cultures, entraînant des pertes économiques importantes pour les agriculteurs et pour l’économie en général». «Par conséquent, il est important de surveiller attentivement les niveaux des réserves d’eau, des barrages et des retenues collinaires dans les zones agricoles et de prendre des mesures pour atténuer les effets négatifs du manque de pluviosité, en optant selon les situations à l’irrigation d’appoint, la sélection de cultures résistantes à la sécheresse et la mise en place de systèmes de gestion de l’eau efficaces», a-t-il ajouté.

Les dernières pluies sont très insuffisantes pour les céréales

Interrogé sur les effets des dernières pluies sur les céréales, notre interlocuteur précise que «les pluies qui sont tombées durant les dernières 24 heures ne sont bénéfiques qu’à 5 ou 10% seulement aux cultures céréalières ; par contre, elles sont plutôt d’un bon apport pour les légumes secs qui nécessitent la technique d’irrigation d’appoint», a-t-il affirmé. Pour Ahmed Melha, généralement les pluies du mois de mai peuvent avoir plusieurs effets pour favoriser la croissance des plantes et des cultures. Et de poursuivre : «Pour le moment, l’Algérie ne vit pas une situation catastrophique, mais le manque de pluie complique la vie des agriculteurs. Les champs irrigués sont les seuls qui pourront assurer des récoltes ordinaires», assure notre interlocuteur. Pour éviter que la saison céréalière ne soit compromise, Ahmed Melha a appelé à trouver rapidement une solution à ce manque d’eau. On est à la quatrième année de sécheresse et les agriculteurs sont fortement impactés», a-t-il dit.

L’irrigation d’appoint pour sauver la saison céréalière

«Personne ne s’attendait à cette situation. On pensait que durant les mois de mars et avril la pluie allait faire son retour, malheureusement ce n’est pas le cas. Beaucoup de récoltes peuvent être mauvaises ou complètement perdues à cause du manque de précipitations». Au vu du déficit en eau d’irrigation de ces dernières années en raison de la rareté des pluies, l’importance de s’orienter vers la technique d’irrigation au goutte-à-goutte est fortement recommandée par les professionnels du secteur agricole, et ce, pour remédier à la rareté des eaux pluviales. «L’irrigation d’appoint permet d’augmenter sensiblement le rendement des récoltes et d’assurer la stabilité de la production. La faible pluviosité enregistrée en Algérie menace actuellement la céréaliculture. En état d’alerte, le pays prépare sa défense. Ainsi, le ministère de l’Agriculture a annoncé l’éventualité du recours à l’irrigation d’appoint pour sauver la saison de la récolte céréalière.
En 2022, 41 millions de quintaux de céréales ont été récoltés, contre 27,6 en 2021 en Algérie. Un résultat positif malgré la sécheresse qui a affecté le pays. En 2023, les prévisions pluviométriques ne sont guère encourageantes concernant les cultures céréalières, ce qui a conduit le ministère de tutelle à prendre des mesures urgentes pour faire face au manque d’eau et a annoncé sa décision de mettre en place l’irrigation d’appoint pour sauver la saison de la récolte céréalière.

M. B.

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