Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, était cette semaine dans le Golfe arabique pour participer à deux importantes rencontres internationales en qualité de représentant du président Abdelmadjid Tebboune. Cette tournée, Ahmed Attaf l’a entamée, samedi 27 avril, à Riyad pour participer àla réunion du Forum économique mondial. Organisée cette année dans la capitale saoudienne, cette rencontre spéciale du Forum de Davos était placée sous la thématique de la «Coopération internationale, Croissance et Energie pour le développement». Elle portait sur l’examen des différentes questions et évolutions économiques mondiales dans «l’objectif de promouvoir une coopération internationale multipartite pour élaborer des solutions communes face aux différents défis sécuritaires, de développement et environnementaux». Mais le contexte de crise, marqué par le génocide sioniste à Ghaza, a fait que la question palestinienne s’est imposée à Riyad. D’ailleurs, quelques heures après son arrivée, le ministre algérien des Affaires étrangères a été reçu par Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. «A cette occasion, M. Attaf a transmis au dirigeant palestinien un message de son frère, le président Abdelmadjid Tebboune se rapportant à l’agression sioniste contre Ghaza d’une manière particulière et au conflit israélo-palestinien d’une manière générale.A cet égard, le ministre a renouvelé, au nom du président de la République, la solidarité du peuple algérien avec le peuple palestinien frère, ainsi que la détermination de l’Algérie à apporter tout le soutien nécessaire au triomphe de la cause palestinienne dans tous les forums internationaux, et en particulier au Conseil de sécurité des Nations unies, où la cause palestinienne a acquis un niveau élevé de priorité dans le sillage de la tragédie sans précédent à Ghaza», précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Dimanche 28 avril, la question palestinienne était également au centre des discussions entre Ahmed Attaf et son homologue saoudien, le prince Faisal Bin Farhan, lors d’une entrevue organisée en marge des travaux de la réunion spéciale du Forum économique mondial.
Solution à deux Etats
Le lendemain (lundi soir, ndlr), le ministre des Affaires étrangères a pris part à une réunion ministérielle consacrée à l’examen des moyens de mise en œuvre de la solution à deux Etats et la reconnaissance de l’Etat de Palestine. La rencontre, qui a vu la participation des ministres des Affaires étrangères d’un groupe de pays arabes, des membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et de pays européens, a porté sur «les moyens et les perspectives d’accélération de la mise en œuvre de la solution à deux Etats et la reconnaissance de l’Etat palestinien comme solution juste, durable et définitive au conflit arabo-israélien», précise un communiqué du ministère. «L’établissement de l’Etat palestinien indépendant et souverain demeure l’essence même de toute solution au conflit arabo-israélien. C’est le défi principal et inéluctable et la condition sinequanon pour tout processus de paix sérieux», a souligné M. Attaf dans son intervention. Le ministre a rappelé l’actuelle «impossibilité de réaliser la paix et la sécurité au Moyen-Orient sans permettre aux Palestiniens d’exercer leurs droits légitimes, à leur tête le droit inaliénable à l’établissement de leur Etat indépendant et souverain, avec ElQods comme capitale». Le chef de la diplomatie algérienne s’est cependant dit optimiste au vu de l’augmentation du nombre de pays qui s’engagent à reconnaître l’Etat palestinien. Il les a appelés «à concrétiser cette démarche importante et cruciale vers la réalisation de la sécurité et de la paix au Moyen-Orient et la sauvegarde de la solution à deux Etats, en proie à un travail de sape systématique par l’autorité occupante».
«Efforts collectifs et individuels»
Mardi 30 avril, Ahmed Attaf a quitté Riyad pour Doha afin de prendre part aux travaux de la troisième session du Forum économique et de coopération arabe avec les pays d’Asie centrale et la République d’Azerbaïdjan. Dès son arrivée dans la capitale qatarie, il a été reçu par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’Etat du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani. Dans la région du Golfe arabique, ce pays est certainement celui qui partage le même point de vue que l’Algérie pour ce qui est de la résolution du dossier palestinien. Tout comme l’Algérie, le Qatar refuse toute forme de normalisation officielle avec l’entité sioniste, même s’il entretient des contacts avec les autorités israéliennes puisqu’il intervient en qualité d’intermédiaire dans le cadre des pourparlers avec le Mouvement Hamas. Lors de la séance plénière, M. Attaf a appelé à orienter les efforts conjoints en soutien à la cause palestinienne et à faire pression sur l’occupation sioniste pour l’amener à mettre fin à ses agressions contre la bande de Ghaza. «Cette cause appelle, plus que jamais, nos voix, nos positions et nos efforts individuels et collectifs pour faire pression en vue de mettre un terme à l’agression israélienne menée contre la bande de Ghaza, mais aussi pour permettre aux efforts d’aides humanitaires d’atteindre leurs objectifs et mettre fin aux tueries, à la destruction, à la déportation et à la famine que subissent nos frères palestiniens», a soutenu le ministre algérien. Pour M. Attaf, il est temps que la «communauté internationale assume ses responsabilités historiques» vis-à-vis du peuple palestinien afin de «lever les injustices et les souffrances qui lui sont infligées, consacrer ses promesses et engagements envers ce peuple, et œuvrer à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et souverain, étant la finalité et l’objectif de tout processus de paix, outre le règlement juste, durable et définitif au conflit israélo-palestinien, principal pilier pour rétablir la paix et la sécurité au Proche-Orient». Les déclarations d’Ahmed Attaf à Riyad et à Doha sont en droite ligne avec l’engagement de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne. Depuis le mois d’octobre 2023, date du début du génocide israélien contre la population de Ghaza, la diplomatie algérienne porte la voix du peuple palestinien dans tous les forums et les rencontres internationales.
T.H.