Dans un contexte international marqué par des incertitudes grandissantes, l’Algérie et les États-Unis d’Amériques affichent leur volonté de renforcer leurs relations bilatérales. Avant-hier, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a reçu un appel téléphonique du nouveau secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Les deux responsables ont abordé plusieurs questions d’intérêts communs. Un échange qui confirme une dynamique de coopération
et dissipe les craintes d’un éventuel durcissement américain envers l’Algérie.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, de nombreux observateurs redoutaient une politique extérieure plus agressive de la part de Washington, notamment vis-à-vis des pays qui affichent des positions contraires à celles prônées par l’Oncle Sam. L’appel de Marco Rubio à Ahmed Attaf vient donc rassurer quant à la volonté américaine de préserver et même d’intensifier ses liens avec Alger. Une réponse cinglante à ceux qui prédisent le contraire. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie algérienne a saisi cette occasion pour féliciter son homologue américain à la suite de sa nomination. Les deux responsables ont mis en avant la dynamique positive des relations algéro-américaines et ont convenu d’unir leurs efforts pour approfondir leur coopération dans des secteurs clés. Les domaines évoqués lors de cet entretien ne sont pas anodins. Il s’agit de la défense, l’énergie, l’agriculture, sciences et technologies. Ce sont de secteurs dans lesquels une coopération solide existe déjà entre les deux pays. En
matière de défense, les États-Unis fournissent régulièrement du matériel militaire à l’Algérie, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé au Sahel, surtout que l’efficacité de l’Algérie en la matière est reconnue mondialement. La coopération sécuritaire entre Washington et Alger est un pilier stratégique pour la stabilité régionale. Sur le plan énergétique,
l’Algérie, acteur majeur dans l’approvisionnement gazier, est un partenaire clé pour les États-Unis, qui cherchent à diversifier leurs sources d’énergie et à renforcer leur présence dans le secteur des hydrocarbures. Dans l’agriculture et la technologie, des entreprises américaines sont déjà présentes en Algérie et des discussions sont en cours pour étendre cette collaboration, notamment
dans l’agriculture de précision et l’innovation numérique. L’entretien entre Ahmed Attaf et Marco Rubio ne s’est pas limité aux relations bilatérales. Les deux ministres ont également abordé les grandes crises internationales, en particulier la situation au Moyen-Orient. Ils ont réaffirmé leur engagement à travailler de concert au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, dont l’Algérie est membre non-permanent, pour consolider l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et assurer sa pérennité. L’Algérie, qui plaide pour une
solution juste et durable en Palestine, trouve ici un interlocuteur prêt à discuter, malgré les positions souvent alignées de Washington avec l’entité sioniste. De même, la stabilité de la Syrie et du Liban a été abordée, les deux parties convenant de soutenir les efforts de préservation de la souveraineté et de l’unité nationale de ces pays. Cet appel entre Ahmed Attaf et Marco Rubio démontre que, loin d’un climat de tension et de sanctions généralisées que certains redoutaient, l’Algérie et les États-Unis avancent vers un partenariat renforcé. La continuité de la coopération dans des domaines stratégiques montre que Washington considère Alger comme un acteur clé en Afrique du Nord et sur la scène internationale. Reste à voir comment cette dynamique évoluera dans les mois à venir, notamment à la lumière des choix politiques de la nouvelle administration américaine dans une période de marquée par des troubles dans plusieurs régions du monde. Mais pour l’instant, l’heure est au renforcement des liens et à la consolidation d’un dialogue constructif entre les deux nations.
L. Hichem