Agriculture, énergie, enseignement supérieur, télécommunications : les ministres face aux députés

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Les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, de l’enseignement supérieur, des télécommunications et du tourisme ont fait l’objet de la séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) tenue ce jeudi. Lors de cette rencontre, présidée par le vice-président Hani Ahcene de l’APN, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a annoncé la réalisation d’un programme spécial destiné à sécuriser l’approvisionnement en matières premières pour la production de pain dans les villes côtières pendant prochaine la saison estivale. Selon lui, cette initiative vise à prévenir toute éventuelle pénurie de pain, notamment en période de forte affluence touristique. M. Cherfa a mis en exergue l’engagement du gouvernement à allouer un quota exceptionnel de blé tendre aux wilayas côtières, une mesure destinée à répondre à la demande accrue des touristes et à éviter toute crise d’approvisionnement. En outre, il a souligné la régulation de la distribution des matières premières aux artisans boulangers, un processus supervisé par un décret exécutif établissant des prix fixes à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement. Evoquant également la sécurité alimentaire, M. Cherfa a souligné le rôle de l’Etat, à travers l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), dans l’approvisionnement des minoteries en blé dur et tendre. Cela garantit aux artisans boulangers un approvisionnement fluide, essentiel pour maintenir une production de pain constante. En réponse à des questions concernant les pratiques agricoles non conformes, le ministre averti que des mesures juridiques sévères seraient prises contre les contrevenants, démontrant ainsi une détermination à faire respecter les normes établies par la loi. De son côté, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a également apporté des éclaircissements sur les avancées dans son secteur. Il a souligné l’engagement à fournir de l’électricité et du gaz naturel à tous les coins du pays, conformément aux directives présidentielles. A titre d’exemple, il a cité les progrès dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, où 27 670 foyers ont été raccordés à l’électricité et 20 955 autres au gaz, avec la perspective d’augmentation grâce aux projets en cours de réalisation. De plus, dans la wilaya de Batna, 39 057 foyers ont été raccordés au gaz et 18 373 foyers à l’électricité dans le cadre des programmes quinquennaux et complémentaires, ainsi que du programme des zones d’ombre. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a indiqué que la transition vers le numérique a permis d’améliorer la qualité des services et la gestion des infrastructures. M. Baddari a répondu aux interrogations d’un député concernant les progrès réalisés dans ce domaine, en expliquant que cette transformation digitale avait engendré des résultats positifs, nécessitant un soutien continu pour l’amélioration constante des services universitaires. Il a déclaré : «L’adoption de la numérisation dans la gestion des œuvres universitaires a donné des résultats positifs qui nécessitent un appui continu afin d’améliorer ces œuvres pour être en phase avec les attentes des étudiants et leur permettre de se consacrer exclusivement à leurs études». Le ministre a également rappelé les mesures entreprises pour améliorer les infrastructures, notamment la poursuite des travaux d’aménagement de résidences universitaires. Il a précisé qu’un programme spécifique avait été élaboré pour la rénovation de 45 résidences dans 31 wilayas pour l’année 2023, ainsi que l’aménagement de 34 résidences au cours de l’année en cours. Outre les résidences universitaires, M. Baddari a souligné l’importance de l’amélioration des services de transport et de restauration universitaire, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts afin de combler les lacunes existantes dans ces domaines. Par ailleurs, le ministre a lancé un appel aux titulaires de diplômes de magistère pour accélérer la soutenance de leurs thèses de doctorat afin de leur ouvrir davantage de perspectives dans le domaine de l’enseignement et de la recherche universitaire. Il a spécifié que le diplôme de magistère, dans sa définition actuelle, devait être considéré comme un tremplin vers la recherche scientifique et non pas comme un aboutissement en soi. S’agissant du secteur du tourisme, le ministre Mokhtar Didouche a souligné le statut-clé des agences de voyage et de tourisme, les qualifiant d’acteurs incontournables dans ce secteur. Il a mis en avant leur contribution essentielle au développement du tourisme interne et international, ainsi que leur importance dans le tissu économique national en raison des services qu’elles offrent aux touristes. Evoquant l’organisation du pèlerinage de la Omra par ces agences, le ministre a précisé que celles-ci doivent se conformer à un cahier des charges établi par l’Office national du pèlerinage et de la Omra (ONPO). Il a souligné que le respect de ce cahier des charges était un critère majeur dans le processus de sélection des agences. Il a également mentionné les efforts déployés par ses services pour contrôler l’activité des agences de voyage à travers des missions d’inspection, soulignant que tout manquement ou négligence était sanctionné par des procès-verbaux. En ce qui concerne les plaintes émanant des clients, le ministre a déclaré que celles-ci faisaient l’objet d’enquêtes, certaines étant soumises à la commission nationale d’agrément des agences de tourisme et de voyage. Il a souligné que les agences reconnues coupables d’infractions professionnelles étaient passibles de sanctions telles que des avertissements ou le retrait temporaire ou définitif de leur licence. Dans le cadre d’une nouvelle initiative législative, M. Didouche a annoncé l’élaboration d’une loi d’orientation des activités touristiques visant à organiser de manière plus efficace les métiers et activités du tourisme autorisées. Cette nouvelle législation mettra l’accent sur le rôle crucial des agences de tourisme et de voyage dans la promotion et la commercialisation de la destination touristique algérienne. Par ailleurs, le ministre a souligné la relance de la saison touristique saharienne suite à la mise en place du «visa de régularisation», facilitant les procédures d’entrée pour les étrangers désireux de visiter les villes du Sud via les agences de tourisme et de voyage agréées. Le ministre Didouche a exprimé l’engagement du secteur à relancer plusieurs projets, notamment le village touristique de Timimoun, ainsi qu’à valoriser un certain nombre de sites archéologiques pour attirer les touristes nationaux et étrangers, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la croissance économique. Concernant le secteur des Télécommunications, le ministre Karim Bibi Triki a mis en avant les progrès significatifs réalisés par l’Algérie dans le domaine de la modernisation de l’infrastructure des technologies des télécommunications. Il a souligné que ces avancées témoignent de l’engagement du gouvernement à répondre aux besoins croissants des citoyens et des acteurs économiques en matière de télécommunications. «L’Algérie a réalisé, ces dernières années, des progrès considérables en termes de quantité et de qualité dans le domaine des télécommunications», a-t-il déclaré. Répondant à une question sur les délais d’élaboration d’une politique de production de données locales pour remplacer les câbles sous-marins limités, M. Triki a souligné l’importance d’un écosystème complet pour assurer la production de données. «La production de données ne se limite pas seulement à la garantie des infrastructures d’internet, mais repose sur un écosystème qui requiert la contribution de tous les secteurs», a-t-il expliqué. Il a également mis en avant les efforts du gouvernement pour augmenter la capacité de la bande passante internationale, révélant que la capacité traitée du réseau international de télécommunications avait atteint 9,8 terabytes/seconde en début 2024, contre seulement 1,5 terabytes/seconde en 2020, soit une multiplication par six de la capacité. Grâce à cette augmentation, l’Algérie est désormais classée en deuxième position au niveau africain, avec une capacité de près de 15% de connexion de l’Afrique au continent européen. Le ministre a assuré que le secteur des télécommunications continuera à travailler avec détermination pour accroître davantage ces capacités dans les années à venir.

I. K.