Afin de stabiliser et de renforcer l’économie

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Boubekeur Sellami appelle à des réformes profondes

L’expert financier et fiscal, Boubekeur Sellami, a insisté, ce lundi, sur la nécessité d’une réforme substantielle du système fiscal, des transferts sociaux, ainsi que du renforcement des réserves de change à travers la diversification des exportations.

Lors de son intervention sur les ondes de la Radio chaîne 1, M. Sellami a souligné la nécessité d’une révision profonde du système fiscal et d’une stratégie pour stimuler les exportations hors hydrocarbures afin de renforcer les réserves de change du pays.

Selon M. Sellami, le projet de loi de finances pour l’année 2024 sera dans le prolongement de celui de l’année en cours. Il a noté que pour stimuler les exportations hors hydrocarbures, il est impératif de relancer les investissements. M. Sellami a mis en évidence le décalage entre le nombre de dossiers d’investissement déposés et les investissements réels, soulignant la nécessité de lancer les comités et les lois pour restaurer la confiance des opérateurs et attirer des investisseurs étrangers.

L’expert a également abordé la question des transferts sociaux, soulignant qu’ils ne parviennent pas toujours à soutenir ceux qui en ont réellement besoin. Par ailleurs, M. Sellami a plaidé en faveur de la numérisation, affirmant que la carte nationale accélérerait ce processus et permettrait un meilleur contrôle des transferts sociaux, même si sa mise en œuvre complète reste un défi.

L’expert Sellami a salué la politique de rationalisation des importations de l’Algérie, soulignant qu’entre 2020 et 2021, le pays a vu ses réserves de change chuter de 200 milliards de dollars à 40 milliards de dollars. Malgré cela, l’Algérie a évité l’endettement extérieur, préférant suivre sa propre politique de réduction des dépenses. Il a qualifié cette décision de «courageuse», notant qu’elle a permis de stimuler la production locale dans divers secteurs.

En ce qui concerne le refus de l’Algérie de s’endetter, l’expert a considéré cette décision comme courageuse et souveraine. Il a  rappelé que cette décision était imposée par la situation, qui a été marquée par une réduction des réserves de change, précisant que l’Algérie a concentré ses efforts sur sa propre politique de rationalisation. Selon l’expert, l’Algérie connaît actuellement une situation confortable en termes de réserves de change avec une réserve entre 70 et 80 milliards de dollars.

L’expert a souligné que la diversification des exportations est essentielle pour stabiliser les réserves de change du pays. Il a précisé que la dépendance aux exportations d’hydrocarbures expose le pays aux fluctuations des prix sur les marchés mondiaux, ce qui crée des incertitudes étant donné que les prix peuvent changer à tout moment. Pour assurer la stabilité des réserves de change, il a insisté sur la nécessité de diversifier les exportations, bâtir une économie nationale forte et attirer des investissements rentables dans les plus brefs délais.

L’expert a conclu en soulignant que l’Algérie a les moyens d’investir dans des secteurs productifs et créateurs de richesses à court terme. Il a appelé à des réformes audacieuses et à des décisions économiques éclairées pour assurer un avenir économique stable et prospère pour le pays.

Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue ce dimanche, que le projet de loi de finances (PLF-2024) devait absolument protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Dans le contexte de l’augmentation des prix sur les marchés internationaux en raison de l’instabilité mondiale croissante, le président Tebboune a souligné l’importance cruciale de cette préservation. Selon le communiqué officiel de la Présidence, il a précisé que le projet de loi devrait englober toutes les décisions prises lors des réunions du Conseil des ministres, tant sur le plan social qu’économique. De plus, le Président a donné l’ordre de tenir un Conseil de ministres spécial dédié à l’examen approfondi du PLF-2024, avec la directive claire de ne pas recourir à l’endettement afin de préserver la souveraineté du pays. Il a également souligné l’importance de mettre en œuvre en priorité les projets stratégiques visant à stimuler l’économie nationale, tout en tenant compte des fluctuations mondiales actuelles.