Affaire des ports secs fermés en 2021

Ils seront mis à la disposition des entreprises portuaires

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Jeudi dernier , lors de la séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales destinées à sept (7) membres du staff gouvernemental, le ministre du transport Said Sayoud, a annoncé que les ports secs fermés dans un certain nombre de wilayas seront mis à la disposition des entreprises portuaires pour exploitation, dans une démarche visant à alléger la pression
sur les ports et à améliorer les opérations de chargement et de déchargement.
En réponse à une question d’un député Sayoud a expliqué que « le président de la République a décidé de mettre les ports secs actuellement fermés à la disposition des ports publics pour leur exploitation. Dans ce cadre, le premier responsable du département ministériel a fait savoir que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le gouvernement d’élaborer une vision globale pour une nouvelle stratégie de gestion portuaire, afin de réduire les délais de transit des marchandises. Cette décision a été prise après avoir mené une étude approfondie sur la possibilité de réexploiter les ports secs de manière optimale, a ajouté le ministre, notant que cette nouvelle démarche va prendre en charge dans sa première phase les ports de Skikda, Béjaia et Alger. Pour ce faire, le ministre a révélé que le ministère des Finances a délivré le 12 février dernier la première licence au profit du port de Béjaïa, afin d’exploiter le port sec de la commune de Tekstar ( Bordj Bou Arreridj) en tant que centre de dédouanement, ce qui contribuera à alléger la pression sur cette institution portuaire et à améliorer la fluidité du trafic commercial. Le port sec de Tekstar, qui s’étend sur une superficie de 55 hectares et est situé à 20 km de la ville de Bordj Bou Arreridj et à 30 km de Sétif, a été doté d’équipements et de
nouveaux emplois ont été créés, en prévision de l’inauguration de cette installation « dans les prochains jours », a ajouté M. Sayoud. S’agissant des ports de Skikda et d’Alger, le ministre a précisé que le ministère des Finances a donné son accord initial pour leur permettre d’exploiter les ports secs, en attendant l’obtention des licences nécessaires, avant de généraliser le processus au reste des ports du pays. D’autre part, en réponse à une question relative à l’amélioration des services de transport maritime pour les passagers, le ministre a souligné que l’entrée des opérateurs privés dans ce domaine créera une concurrence entre les entreprises, ce qui contribuera à améliorer les services fournis aux passagers, à partir de l’été prochain.
En 2021, 16 ports secs ont été concernés par une décision de fermeture
Pour rappel, le directeur général des Douanes a notifié, en mars 2021, une décision de fermeture de seize (16) ports relevant des directions régionales d’Alger, Oran Annaba, Constantine et Sétif, une décision du gouvernement confirmée par l’ex-Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a confirmé en 2021 la décision du gouvernement. En outre, Benabderrahmane a expliqué que « cette activité constituait souvent une couverture pour des transferts illégaux de devises ou pour l’importation de marchandises non conformes ». Le trésor public a subi d’énormes pertes en raison de cette activité, dont on aurait pu s’en passer, a-t-il ajouté. Ces déclarations de Benabderrhmane sont intervenues dans le rapport préliminaire de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation sur le texte de loi de Finances pour l’exercice 2022, présenté en séance plénière consacrée au débat du texte de loi. Le rapport préliminaire comprend les réponses de M. Benabderrahmane aux préoccupations des membres de cette commission soulevées lors de la réunion. Ainsi , la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’Assemblée populaire nationale (APN) a tenu une réunion consacrée à l’écoute des préoccupations de
nombre de gestionnaires de ports secs en Algérie. Quant à la Direction Générale des Douanes (DGD), celle-ci avait annoncé, l’achèvement des dernières procédures de fermeture des ports secs, dans le cadre de l’opération d’assainissement de ce secteur, entamée en juin 2020. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’examiner les raisons derrière cette décision qui « a mis fin à la source de subsistance de milliers de familles algériennes » et « privé le commerce extérieur d’une source de financement
efficace pour le développement économique ». A cette époque, des spécialistes avaient estimé que la décision de fermeture des ports secs avait infligé de lourdes pertes financières aux opérateurs, soit 4.090 emplois perdus, en sus d’une perte annuelle du chiffre d’affaires de 7,7 milliards Da au titre des investissements gelés ainsi qu’une perte annuelle de 2,2 milliards Da pour le Trésor public.
Rabah Karali