Accord d’association avec l’Union européenne

Une révision qui s’impose

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Loin des ouï-dire et des querelles politiciennes qui tentaient de réduire, de manière sournoise, la décision des autorités algériennes de revoir l’Accord d’association avec l’Union européenne à une simple réplique aux tensions avec le Quai d’Orsay, le dernier Conseil des ministres a clarifié la situation. Le communiqué du Conseil des ministres, présidé avant-hier par M. Abdelmadjid Tebboune, a dissipé tout malentendu, écartant toute idée de ressentiment ou de vengeance derrière cette démarche. « La révision de l’accord avec l’Union
européenne ne résulte pas d’un conflit, mais vise à soutenir les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE en tant que partenaire économique, sur la base du principe gagnant-gagnant », a expliqué le président Tebboune. Par cette déclaration, il a mis un terme aux interprétations biaisées qui tentaient d’inscrire cette initiative dans un autre registre, éloignant ainsi le débat de l’essentiel. « La révision de cet accord s’impose au regard de la réalité économique actuelle », a-t-il poursuivi, soulignant que « depuis son entrée en vigueur, en 2005, les exportations de l’Algérie étaient principalement basées sur les hydrocarbures ». Aujourd’hui, a-t-il précisé, « nos exportations hors hydrocarbures se sont diversifiées et étendues à d’autres domaines, notamment la production agricole, les minerais, le ciment, les produits alimentaires et d’autres secteurs prometteurs ». Ainsi, la raison principale de cette révision est avant tout économique et ne renvoie nullement à un quelconque différend politique ou diplomatique. Le président Tebboune a d’ailleurs insisté sur le fait que « l’Algérie n’a interdit l’importation dans aucun domaine, à l’exception de ce qui est fabriqué localement et dont le volume de production couvre les besoins du marché national ». Lors du même Conseil des ministres, le président de la République a donné des instructions strictes au gouvernement afin de « contrer toute tentative visant à ternir l’image de l’Algérie auprès des marques commerciales mondiales, en facilitant et en encourageant l’investissement, notamment par les jeunes, dans la commercialisation des marques mondiales qui connaissent un grand succès dans les grands centres commerciaux ou malls, et qui attirent énormément de jeunes Algériens ». Concernant les importations, il a précisé que « l’objectif fixé est de rationaliser et d’organiser l’importation par filière, en coupant court aux tentatives de spéculation récurrentes sur les produits importés, notamment les pièces de rechange, dont l’importation est toujours ouverte et n’a fait l’objet d’aucune décision l’interdisant ». En définitive, la révision de l’Accord d’association avec l’Union européenne répond à une nécessité économique impérieuse, tenant compte des mutations profondes et surtout les réalisations qu’a connues l’économie algérienne ces dernières années. Loin des conjectures et des spéculations politiciennes, cette démarche vise à renforcer les relations commerciales de l’Algérie sur des bases plus équilibrées et plus avantageuses pour son développement économique et industriel.

M. Mouloudj