C’est au cœur du Tassili n’Ajjer que le candidat indépendant, M. Abdelmadjid Tebboune, a animé son troisième meeting de campagne. Djanet, la ville du sud-est du paysoù il s’est rendu jeudi afin de rencontrer ses partisans. Le choix de cette ville n’étant pas fortuit, le président-candidat s’y est rendu pour exprimer l’orientation qu’il veut imprimer à la diplomatie algérienne s’il est réélu. Ainsi, le meeting organisé dans une salle de sport archicomble n’était pas uniquement destiné pour la rencontre électorale. Le président-candidat, qui a été accueilli jeudi au Tassili n’Ajjer, avait des messages à transmettre, d’où son discours d’abord à l’endroit de la jeunesse des 7 wilayas réunies à l’occasion, mais aussi aux voisins qui connaissent depuis une période de conflits internes. «Je m’engage avec vous pour tenir une réunion du gouvernement ici à Djanet», a-t-il lancé à travers la tribune installée à cet effet. Vêtu d’un bazane, tenue traditionnelle targuie, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que les doléances des citoyennes et des citoyens de ces régions vont être transmises directement au gouvernement. «Nous sommes conscients de la situation que vous vivez, mais je refuse qu’on décide à votre place. C’est à vous de définir les priorités», a-t-il encore expliqué, estimant que l’Etat est «disposé à soutenir toute initiative émanant de la jeunesse locale». Sans perdre de vue les spécificités à la fois géographiques et sociologiques de cette région, le président-candidat a souligné qu’il est important voire vital pour la jeunesse de ces régions de se lancer dans des initiatives créatrices d’emplois et de richesses. «L’Etat est capable de financer des start-up, des projets dans le tourisme, l’agriculture, l’élevage et les services en adéquation avec la demande locale», ajoutant que «si vous me renouvelez votre confiance pour un second mandat, on va créer une mini-zone commerciale avec les voisins libyens et nigériens pour des échanges». Sous les applaudissements de l’assistance, il a annoncé la création «de passages commerciaux» avec les deux pays voisins, précisant que «les produits, comme les médicaments, l’électroménager, les produits de transformation…, peuvent être commercialisés avec les voisins». En présence des Amenokals de la région, les partisans du président-candidat de Tamanrasset, Djanet, Illizi, Adrar, In Guezzam, In Salah et Bordj Badji Mokhtar ont réaffirmé leur «attachement» à la continuité. Dans la salle, des voix s’élevaient de temps à autre pour dire «les attentes» de la région». A l’adresse des femmes, l’hôte de Djanet a rappelé que dans son programme, «la prise en charge des femmes au foyer, des étudiants, des retraités, des chômeurs et des personnes aux besoins spécifiques auront leur part de développement».
«La nécessaire continuité»
Contrairement aux deux premiers meetings de campagne qu’il a animés à Constantine et ensuite à Oran, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune n’a pas évoqué son bilan du premier quinquennat. Il s’est suffi juste de rappeler succinctement la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le monde entier, contre laquelle, a-t-il rappelé, «nous avions fait notre devoir pour préserver les vies humaines». Il a également évoqué la situation du pays qui était, a-t-il dit, «au bord du gouffre», avant de se lancer dans le combat homérique de redressement de l’Etat. «Nous avons réussi grâce à votre soutien à redonner à l’Etat son lustre d’antan», ajoutant que la «‘‘issaba’’ a failli mettre l’Etat à genoux». Après ce bref rappel, il s’est lancé dans son argumentaire pour la nécessaire continuité, qui ne saurait être qu’une exigence de l’heure. «Nous avons sauvé le pays durant notre premier mandat et nous l’avons remis sur les rails», a-t-il dit, ajoutant que dans l’avenir «la mission est d’engager définitivement le pays sur la voie du développement et de la prospérité». «Nous avons besoin de poursuivre notre démarche et notreévolution pour accomplir tous nos engagements», a-t-il indiqué, ajoutant que ce sont «des engagements écrits et non des promesses de campagne». «J’estime que j’ai tenu parole et je tiendrai encore ma parole», a-t-il lancé. «Mon objectif est d’assurer une vie digne à tout un chacun, j’espère que j’ai réalisé l’essentiel, sinon avoir engagé le pays sur cette voie», a-t-il encore dit, appelant les jeunes à s’impliquer davantage dans la vie politique et économique du pays. «Nos jeunes qui quittent le pays partent à la recherche du savoir et de l’expérience», a dit le candidat, ajoutant que cette jeunesse «reviendra beaucoup plus outillée pour servir la Nation». «Si Dieu m’accorde longue vie, j’irai moi-même inaugurer les stations de train à El Ménéa, Timimoun, Tamanrasset, Adrar et Bordj Badji Mokhtar», a-t-il dit.
«La culture de la paix dans le monde»
A l’adresse des pays voisins, comme la Libye, le Mali et le Niger, le président-candidat n’a pas omis de souligner l’engagement de l’Algérie à défendre les pays voisins contre toute atteinte. «Ces pays sont des pays frères et l’Algérie est à leurs côtés», a-t-il dit, rappelant que «nous avons hérité cette démarche de notre glorieuse Révolution et nul ne pourra nous dissuader de poursuivre dans cette démarche». Il a ajouté que l’Algérie «a de tout temps défendu la liberté et ne s’est jamais immiscée dans les affaires internes des pays». «Notre rôle est de défendre les faibles à l’intérieur comme à l’extérieur du pays», a-t-il encore clamé, ajoutant que l’Algérie «est aux côtés de tous les peuples qui luttent pour la liberté». «Les pays voisins ont besoin de notre aide et de notre soutien. Sur ce plan, l’Algérie ne fera jamais machinearrière et nous allons défendre les choix des peuples», a encore dit le candidat Abdelmadjid Tebboune, avant de rappeler que l’Algérie est engagée «à défendre les peuples palestinien et sahraoui et ne compte pas les abandonner». «Le monde a besoin de la paix et de l’entraide», a-t-il lancé, expliquant que les efforts déployés par l’Algérie au sein des instances internationales «vise justement le renforcement de la paix dans le monde». Il a rappelé que l’Algérie a initié plusieurs actions en faveur de la Palestine et le Sahara occidental. «Ces deux pays peuvent être assurés de notre indéfectible soutien», a dit M. Abdelmadjid Tebboune, dont le discours a souvent été entrecoupé par les applaudissements et les sollicitations des citoyens. «Je suis venu en tant que candidat et par respect à mes deux concurrents, je ne pourrai en aucun cas prendre des engagements avec des personnes. Si je suis réélu grâce à vous, je répondrai à toutes vos demandes», a-t-il dit, avant de clore la rencontre sous un standing ovation de l’assistance.
L. Hichem