
A la veille de la fête de l’Aïd El Fitr, qui signe la fin du mois de Ramadhan, les prix des produits alimentaires, notamment agricoles, ont enregistré une envolée spectaculaire au niveau de plusieurs marchés d’Alger. Cette vague haussière persiste depuis le début du Ramadhan, faut-il le souligner, et ce, malgré les assurances des associations des commerçants et les efforts du département du Commerce pour tenter de stabiliser les prix afin de soulager un tant soit peu les consommateurs. Cette hausse est attribuée, selon certains observateurs, aux nombreux spéculateurs, des opportunistes qui exploitent la moindre occasion pour augmenter les prix des produits sans motif valable. Hier, nous avons effectué une virée au niveau de certains marchés de légumes et fruits de détail d’Alger pour voir de près les prix affichés sur les étals. A mesure que nous avancions, les chiffres inscrits sur les ardoises nous donnaient le vertige vu les prix affichés. A titre d’exemple, le prix de l’oignon a atteint des niveaux astronomiques, un kilogramme de ce légume-condiment est proposé à 460 DA. Il n’y a pas si longtemps, son prix variait entre 60 et 70 DA/kg. Les prix des courgettes, navets, haricots verts, sont respectivement de 260 DA, 250 DA et de 460 DA. Par ailleurs, la pomme de terre est cédée à 65 DA. Les tomates, la salade, les carottes sont cédées respectivement à 180 DA, 150 DA et 140 DA. Outre la flambée des prix des légumes, ceux des fruits ont également enregistré une importante hausse. En effet, les pommes, fraises et bananes sont respectivement cédées à 800 DA, 260 DA et de 480 DA. A deux jours de l’Aïd El Fitr, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) s’est interrogée sur les vraies raisons de cette flambée injustifiée des prix des fruits et légumes et précise que cette question est beaucoup plus importante que la règle de l’offre et la demande, et souligne que cette affaire est une affaire de principe et de valeur. Du côté des commerçants, ces derniers attribuent cette flambée à la fameuse équation offre et demande. Selon eux, c’est elle qui détermine les prix des fruits et légumes, notamment durant les fêtes religieuses et autres occasions. Face à cette séquence inflationniste qui dure et qui malmène le porte-monnaie, malgré les efforts déployés par l’Etat visant à protéger le pouvoir d’achat, les citoyens doivent faire face à d’autres dépenses liées à l’achat de nouveaux habits pour les enfants.
Le ministère du Commerce trace un programme de permanence
A l’occasion de l’Aïd El Fitr 2023, les services du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations ont tracé un programme de permanence pour assurer aux citoyens un approvisionnement régulier en produits de large consommation. A cet effet, «2407 agents de contrôle ont été mobilisés à travers tout le territoire national pour veiller à l’application du programme de la permanence, pour lequel 50 817 commerçants ont été réquisitionnés», a déclaré à l’APS le conseiller chargé de l’information auprès du ministère, Amine Amara. Parmi ces commerçants, «6772 commerçants activent dans le secteur des boulangeries, 27 987 dans le secteur de l’alimentation générale et des fruits et légumes, 15 787 dans le secteur des activités diverses, en sus de 463 unités de production, 131 laiteries, 290 minoteries et 40 unités de production d’eau minérale», a-t-il ajouté. Selon le même responsable, cette mesure intervient en application des dispositions de la loi 13-06 amendant et complétant la loi 04-08 relative aux conditions d’exercice des activités commerciales.
M. B.