Les instructions du président de la République concernant la récupération de l’eau épurée au niveau des stations de l’ONA, commencent à se concrétiser sur le terrain à Tlemcen.
Ainsi, l’Office national de l’irrigation et du drainage (ONID) vient d’attribuer un marché relatif aux travaux de raccordement de la station d’épuration de Maghnia vers le grand périmètre d’irrigation (GPI) de la même localité. Ce projet stratégique, lancé dans le cadre d’un appel d’offres national ouvert, représente une avancée significative pour la wilaya de Tlemcen et illustre les efforts consentis par les autorités algériennes en matière de gestion durable des ressources hydriques. L’eau épurée sera alors orientée vers l’irrigation des plantations agricoles Publié en novembre dernier, cet appel d’offres a retenu l’attention de nombreux soumissionnaires. Après analyse approfondie des offres techniques et financières selon les critères établis dans le cahier des charges, c’est le groupement d’entreprises publiques EPE HYDRO CANAL SPA / HYDRO AMENAGEMENT qui a été désigné comme attributaire. Avec une note technique globale de 75,14 sur 100, ce groupement s’est distingué par sa proposition financière la plus compétitive, fixée à un montant initial de 642 420 238,60 DA TTC. Après corrections et application d’un rabais de 8%, le coût final du projet s’élève à 581 601 661,48 DA TTC, avec un délai d’exécution estimé à 14 mois.
Ce programme s’inscrit dans une démarche visant à moderniser les infrastructures d’irrigation en Algérie. Depuis plusieurs décennies, le pays s’efforce de conjuguer croissance agricole et préservation environnementale. Les stations d’épuration jouent un rôle clé dans ce contexte, permettant de recycler les eaux usées pour alimenter les périmètres irrigués. Le cas de Maghnia est particulièrement emblématique : cette ville, située dans une région où l’agriculture occupe une place prépondérante, bénéficie désormais d’un système capable de répondre à ses besoins tout en minimisant l’impact écologique et en faisant face à un stress hydrique quasi permanent dans la région. Depuis quelques années, l’Algérie a accordé une attention particulière à la gestion de l’eau, notamment la question relative à la récupération des eaux épurées au niveau des stations de l’Office national d’assainissement. L’Algérie vise une récupération globale supérieure à 3 milliards de mètres cubes.
Aujourd’hui, avec des projets tels que celui-ci, le gouvernement poursuit cette tradition tout en intégrant les technologies les plus récentes. L’utilisation des eaux traitées constitue non seulement une solution innovante pour faire face à la raréfaction des ressources naturelles, mais aussi une opportunité pour renforcer l’autonomie alimentaire nationale. En connectant la station d’épuration de Maghnia au GPI local, les autorités ambitionnent de transformer une contrainte – la gestion des effluents urbains – en levier de développement économique et social. Cette initiative devrait permettre aux agriculteurs de la région de disposer d’une source d’eau régulière et fiable, tout en réduisant leur dépendance aux précipitations souvent irrégulières. En outre, elle contribuera à améliorer la qualité des sols grâce à l’apport d’éléments nutritifs contenus dans les eaux recyclées. Ainsi, ce projet témoigne de la volonté collective de bâtir un modèle agricole durable, capable de répondre aux défis contemporains tout en respectant les impératifs environnementaux. Il marque également une nouvelle étape dans la transformation des infrastructures hydrauliques algériennes, faisant de la wilaya de Tlemcen un exemple à suivre dans ce domaine.
Y.M.