Il y a 57 ans, l’Algérie a nationalisé le secteur des mines. Cette prise de contrôle par l’Etat de l’infrastructure de transport et de production, ainsi que les actifs des entreprises minières françaises a permis de récupérer des ressources nationales et de les mettre au service des projets de développement du pays.
En prenant possession des ressources minières nationales, les compétences algériennes ont accompli des réalisations importantes, particulièrement dans les domaines de l’exploration, l’exploitation, de développement et de production.
Le 6 mai 2023, l’Algérie a célébré le 57e anniversaire de la nationalisation des mines en Algérie, un événement historique qui a marqué un tournant décisif dans la quête de souveraineté économique et d’émancipation nationale du pays. L’Algérie a fait le choix audacieux de nationaliser ses mines, mettant ainsi fin à l’exploitation étrangère de ses richesses minières. Cette décision a été prise dans le but d’avoir le contrôle total des ressources naturelles du pays et de les mettre au service du développement économique et social de la nation.
La nationalisation des mines en Algérie remonte à l’annonce historique faite, le 6 mai 1966, par le défunt président de la République, Houari Boumediene. Onze principales sociétés minières, dont celles exploitant les mines de fer, de cuivre, de zinc et de plomb ont été récupérées et placées sous la tutelle du Bureau algérien de recherches et d’exploitations minières (BAREM) nouvellement créé. Cette étape décisive a permis au pays de recouvrer sa souveraineté sur ses richesses souterraines et d’engager un processus de développement socio-économique ambitieux.
Cependant, au cours des années 80 et 90’, le secteur minier a connu des difficultés, marquées par une phase de restructuration de la Société nationale de recherche et d’exploitation minières (Sonarem), entraînant l’arrêt du développement de plusieurs opérations minières. Malgré un potentiel minier inexploité considérable, les ressources minérales du pays sont restées sous-exploitées pendant des décennies.
Le secteur des mines, un atout pour diversifier l’économie nationale
Dans le cadre de sa stratégie de diversification économique et de renforcement de la souveraineté nationale, l’Algérie a entrepris des mesures audacieuses pour redynamiser son secteur minier. En s’appuyant sur une longue histoire de nationalisations, le gouvernement a mis en place un plan d’action sur la période 2020-2024 visant à exploiter pleinement le potentiel minier du pays et à favoriser la croissance économique.
En effet, les hautes autorités du pays ont placé ce secteur parmi les priorités de la stratégie de diversification économique. Le plan d’action ambitieux élaboré pour la période indiquée ci-dessus vise à revitaliser le secteur et à accroître sa contribution à la croissance économique nationale.
Ce programme vise à exploiter les métaux de base tels que le cuivre, le fer, la baryte, le soufre natif, le charbon, les sels potassiques, l’or et les métaux associés, ainsi que les terres rares. Parmi les priorités définies, on compte la révision du cadre législatif, le développement et la modernisation de la cartographie minière, la concrétisation de grands projets industriels structurants et le renforcement du capital humain.
En 2022, le secteur minier a vu le lancement de l’un des plus grands gisements au monde, Gara Djebilet en l’occurrence. Cette mine de fer constitue l’un des plus importants projets du pays. Découvert en 1952, ce gisement inexploité depuis plus de 60 ans a permis à l’Algérie d’augmenter ses exportations hors hydrocarbures.
Pour réaliser ses ambitions industrielles, le pays a relancé plusieurs grands projets miniers. Celui de Gara Djebilet est l’un des plus structurants. Des milliards de tonnes de minerai de fer y dorment depuis leur découverte en 1952.
En effet, Gara Djebilet fait partie de l’une des plus grandes mines de fer au monde en termes de réserves et permettra également à l’Algérie de relancer le secteur sidérurgique, notamment ses usines nationales.
Aussi, dans le but de stimuler les investissements dans le secteur minier, les autorités ont simplifié les procédures relatives aux autorisations d’exploration et d’exploitation et accordé des incitations financières et fiscales attrayantes aux investisseurs, tant nationaux qu’étrangers. Un plan de renforcement des compétences, de spécialisation et de formation continue du personnel est également en cours.
Islam Khermane