Tassili Travail Aérien (TTA, sous-filiale de Sonatrach) vient de lancer un important appel d’offres national et international pour l’affrètement en mode ACMI de sept avions bombardiers d’eau. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de lutte contre les incendies de forêt pour les trois prochaines années.
Le marché concerne des appareils de type AT-802 et AT-802A, dotés d’une capacité d’emport de 3 000 litres d’eau. Ces avions turbopropulseurs seront mobilisés durant les campagnes 2025, 2026 et 2027, à raison de trois mois par saison estivale, période critique des incendies de forêt.
L’entreprise publique exige des soumissionnaires qu’ils soient des compagnies aériennes spécialisées dans la lutte contre les feux de forêt et détentrices d’un Certificat de transporteur aérien (AOC) ou d’un document équivalent en cours de validité. Les candidats ont la possibilité de soumissionner pour un ou plusieurs aéronefs, selon les termes de l’appel d’offres.
L’Algérie opte pour la location opérationnelle de bombardiers d’eau L’affrètement en mode ACMI (Aircraft, Crew, Maintenance, Insurance) constitue une nouvelle approche stratégique pour Tassili Travail Aérien dans la lutte contre les feux de forêt. Cette
formule, qui inclut l’avion, l’équipage, la maintenance et l’assurance, représente une solution intégrée pour les campagnes estivales 2025, 2026 et 2027.
Ce modèle d’exploitation, déjà adopté par plusieurs pays méditerranéens, offre une flexibilité opérationnelle optimale. En Espagne, la compagnie Avialsa T-35 opère depuis 2018 selon ce schéma, avec un taux de disponibilité des appareils supérieur à 95% durant la saison des incendies. En Grèce, la société Inaer a démontré l’efficacité de ce système en 2021, assurant une
couverture continue avec des équipages expérimentés.
L’avantage majeur de l’ACMI réside dans la garantie de disponibilité des moyens. Les contrats prévoient généralement des clauses de remplacement sous 24 heures en cas d’indisponibilité d’un appareil. La maintenance, assurée par le prestataire, suit un programme rigoureux permettant de maintenir une flotte opérationnelle pendant les trois mois critiques de chaque campagne.
La formule ACMI permet également une optimisation des ressources financières. Les coûts fixes liés à l’acquisition et au maintien d’une flotte propre sont transformés en charges variables, directement liées à l’utilisation effective des appareils. Le Portugal, qui a adopté ce modèle en 2019, a réalisé une économie estimée à 30% sur ses coûts opérationnels.
La qualification des équipages constitue un autre atout majeur. Les pilotes, sélectionnés par les compagnies prestataires, cumulent en moyenne 3 000 heures de vol sur ce type d’appareil et possèdent une expérience significative dans la lutte anti-incendie. Cette expertise s’est notamment illustrée lors des interventions en Corse en 2022, où des équipages opérant en ACMI ont réalisé plus de 400 largages en conditions difficiles.
Cette démarche met en évidence la volonté des pouvoirs publics de se doter de moyens aériens conséquents pour faire face aux incendies de forêt qui, ces dernières années, ont causé d’importants dégâts au patrimoine forestier national. Y.M