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mardi, mars 18, 2025

Enquête de la plateforme d’investigation Eekad

Le Maroc, caisse de résonnance de la manipulation sioniste

Jeudi 12 octobre, Eekad, la première plateforme d’investigation «open source intelligence» dans la région MENA, a publié une enquête sur la présence de comptes, principalement sur X (ex-Twitter), de personnes se disant «marocaines», qui expriment leur soutien à l’entité sioniste. Des comptes qui se sont attelés à discréditer l’offensive des unités armées du Hamas et par là même la cause palestinienne. Cette enquête, qui fait partie d’une série d’autres investigations numériques, a été menée par l’équipe d’Eekad afin de dévoiler la vérité sur les officines qui manipulent l’opinion publique arabe en particulier. Le staff de journalistes s’est penché sur l’interaction mondiale (exprimée en langue arabe) sur les récents événements de Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés. Cette équipe «a surveillé plusieurs compte tweetant en arabe, critiquant la résistance et soutenant Tel-Aviv, s’identifiant comme Marocains et tweetant depuis le Maroc», est-il rapporté dans l’enquête sur le compte X d’Eekad. Après avoir suivi ces comptes et repris certaines phrases à répétition, il s’est avéré que le lobby derrière ces comptes est également actif sur Facebook et YouTube. Une manière de montrer que la propagande sioniste a des ramifications partout dans le monde.

Selon l’enquête, disponible sur X, l’analyse des ces comptes a clairement révélé que ce sont «des comités électroniques organisés, et qui possèdent plusieurs caractéristiques qui le confirment : la plupart de ces comptes répètent exactement les mêmes phrases ; les mêmes emojis sont utilisés dans le même ordre ; la plupart d’entre eux ont changé l’emplacement de leurs tweets il y a quelque temps et ont commencé à tweeter depuis le Maroc». Toutes ces données démontrent clairement que «ces comptes ne fonctionnent pas individuellement, mais plutôt de manière claire et systématique». Cela pour «créer une opinion publique imaginaire sur le soutien des Marocains à Israël», est-il également rapporté dans l’enquête. Une manière pour l’occupant sioniste de montrer à l’opinion publique internationale qu’il jouit du soutien, au demeurant fictif, d’un pays arabe et qu’il est soutenu dans sa démarche, voire sa politique de défense.

Une manipulation numérique datant de 2020

Poussant son investigation plus loin, Eekad a examiné l’activité antérieure de ces comptes et a constaté que «la plupart d’entre eux ont été créés ou ont accru leur interaction peu avant décembre 2020». Coïncidant ainsi que la conjoncture des «accords de normalisation arabo-israéliens, c’est-à-dire avant que le Maroc ne normalise ses relations avec Israël, ce qui signifie qu’ils ont été créés avant tout pour préparer l’étape de normalisation et susciter un soutien populaire en sa faveur».

Autre fait étrange révélé par cette enquête : celui relatif au nombre de followers et d’interactions de ces comptes. Ils «ont doublé de manière très significative en nombre et en interactions depuis août 2022, ce qui est une augmentation illogique si l’on ne connaît pas son contexte», est-il mentionné.

Eekad apporte les précisions suivantes : «la date de cette exagération majeure en août 2022 coïncidait exactement avec la date de l’exagération des comités israélo-égyptiens que nous avions révélée lors d’enquêtes précédentes, et elle coïncidait aussi avec l’exagération des comités israélo-saoudiens que nous avions révélée il y a quelques jours».

Approfondissant son analyse numérique, l’équipe d’Eekad a constaté que «les comptes du comité israélo-marocain ont non seulement augmenté en août, mais ont continué à croître de manière significative jusqu’à ce jour».

Pour étayer ce qui a été avancé, Eekad a divisé en deux parties les résultats de son analyse numérique. La première (avant décembre 2020) concerne le moment où le comité a commencé à se former jusqu’au mois ayant vu le début de sa croissance (août 2022), alors que la seconde va du mois d’août 2022 à ce jour. De cela, il en résulte que le nombre des comptes a presque triplé ; de même pour leur taux d’engagement.

Cela signifie, toujours selon l’enquête, que «derrière tous ces comités, il y a un seul front qui a pour but de diffuser en même temps ces comités afin d’adopter un ordre du jour clair, à travers les twitteurs arabes, qu’ils soient égyptiens, saoudiens ou marocains».

Création de personnalités fictives

Grâce à une analyse numérique avancée, l’équipe d’Eekad a pu extraire des dizaines de milliers de ces comptes, confirmant ainsi que «plus 22 000 d’entre eux sont des comptes complètement faux». Ils possèdent les mêmes caractéristiques numériques, à savoir : «de nombreux comptes usurpent l’identité marocaine, mais tweetent en arabe approximatif ; le nombre de followers ne dépasse pas 50 ; de faux profils ; ils répètent le même récit, les mêmes phrases et les mêmes idées».

En analysant ces comités, les enquêteurs d’Eekad ont pu «surveiller un certain nombre de leurs comptes centraux qui appartenaient à des personnes dont les comptes semblaient très suspects. L’un d’eux s’appelait «David Levy». Levy se présente comme un chercheur, professeur d’université, écrivain et analyste politique, avec plusieurs publications de recherche», est-il rapporté.

D’après cette enquête, «Lévy – quelle coïncidence – a attaqué les Algériens pendant des années, alimentant le conflit entre Marocains et Algériens, et interagissant entre plusieurs récits qui alimentaient tous ce conflit». Cependant, ce Lévy est un personnage fictif. En analysant sa photo de profil, l’équipe d’Eekad a «constaté qu’elle avait été créée grâce à des techniques d’intelligence artificielle. L’analyse de la photo nous a conduit à une photo similaire publiée sur Pinterest», est-il mentionné.

Créer de mutliples personnalités avec une histoire fictive mais bien étudiée est le propre de ces comités. En effet, «ils dessinent une histoire, une spécialisation, des recherches et des images fictives, et les présentent aux twitteurs comme de véritables personnalités afin que leurs opinions aient plus de poids». Puis, elles créent des interactions et des followers fictifs. Les résultats de l’analyse numérique de ces comptes X (ex-Twitter) sont «également apparus presque identiques à ceux des comptes actifs sur Facebook et YouTube».

Diviser pour mieux régner…

Revenant sur l’analyse des comptes Facebook, l’enquête dévoile qu’il s’agit de «comités électroniques, et qu’environ 16 à 17 000 d’entre eux sont de faux comptes qui travaillent au sein du comité israélien depuis la normalisation, écrivant à plusieurs reprises les mêmes phrases, et qui étaient actifs en août 2022». «Mais ce qui est frappant à propos des comptes Facebook du comité, c’est qu’ils portaient autrefois des identités différentes, puis ils les ont changées en identité marocaine : l’un des comptes était indien il y a quelques mois, l’autre chinois et le troisième pakistanais. Ils ont tous changé leur identité pour celle des Marocains et ont commencé à poster en tant que personnes marocaines», peut-on lire.

Ce qui signifie que l’affaire n’est pas aussi simple qu’elle ne paraît. Elle est plutôt dangereuse. «En examinant l’activité numérique des Marocains sur les plateformes de médias sociaux avant l’émergence de ces comités fin 2020, nous avons constaté que la plupart des discussions étaient neutres et que les questions qui alimentent le racisme aujourd’hui ne reçoivent pas de résonance ou d’interaction généralisée», révèle l’enquête.

Avec l’émergence de ces comités, «le racisme envers les Algériens a commencé à dominer le débat, et les discussions sur le rapprochement maroco-israélien ont commencé à dominer les forums de discussion numériques. Les mêmes comités qui attaquent aujourd’hui la résistance palestinienne ont attaqué les Algériens il y a des années, favorisé la normalisation et le rapprochement israélo-marocain et alimenté les conflits et le racisme pendant des années», lit-on encore. «Ces comités ne sont qu’une partie d’un travail organisé plus vaste, dont la CISD dévoile peu à peu les chapitres. Comme nous expliquions il y a quelques mois le travail des comités israélo-égyptiens, nous avons expliqué il y a quelques jours les comités israélo-saoudiens, et nous expliquons aujourd’hui les comités israélo-marocains», conclut l’enquête d’Eekad. 

Jeudi 12 octobre, Eekad, la première plateforme d’investigation «open source intelligence» dans la région MENA, a publié une enquête sur la présence de comptes, principalement sur X (ex-Twitter), de personnes se disant «marocaines», qui expriment leur soutien à l’entité sioniste. Des comptes qui se sont attelés à discréditer l’offensive des unités armées du Hamas et par là même la cause palestinienne. Cette enquête, qui fait partie d’une série d’autres investigations numériques, a été menée par l’équipe d’Eekad afin de dévoiler la vérité sur les officines qui manipulent l’opinion publique arabe en particulier. Le staff de journalistes s’est penché sur l’interaction mondiale (exprimée en langue arabe) sur les récents événements de Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés. Cette équipe «a surveillé plusieurs compte tweetant en arabe, critiquant la résistance et soutenant Tel-Aviv, s’identifiant comme Marocains et tweetant depuis le Maroc», est-il rapporté dans l’enquête sur le compte X d’Eekad. Après avoir suivi ces comptes et repris certaines phrases à répétition, il s’est avéré que le lobby derrière ces comptes est également actif sur Facebook et YouTube. Une manière de montrer que la propagande sioniste a des ramifications partout dans le monde.

Selon l’enquête, disponible sur X, l’analyse des ces comptes a clairement révélé que ce sont «des comités électroniques organisés, et qui possèdent plusieurs caractéristiques qui le confirment : la plupart de ces comptes répètent exactement les mêmes phrases ; les mêmes emojis sont utilisés dans le même ordre ; la plupart d’entre eux ont changé l’emplacement de leurs tweets il y a quelque temps et ont commencé à tweeter depuis le Maroc». Toutes ces données démontrent clairement que «ces comptes ne fonctionnent pas individuellement, mais plutôt de manière claire et systématique». Cela pour «créer une opinion publique imaginaire sur le soutien des Marocains à Israël», est-il également rapporté dans l’enquête. Une manière pour l’occupant sioniste de montrer à l’opinion publique internationale qu’il jouit du soutien, au demeurant fictif, d’un pays arabe et qu’il est soutenu dans sa démarche, voire sa politique de défense.

Une manipulation numérique datant de 2020

Poussant son investigation plus loin, Eekad a examiné l’activité antérieure de ces comptes et a constaté que «la plupart d’entre eux ont été créés ou ont accru leur interaction peu avant décembre 2020». Coïncidant ainsi que la conjoncture des «accords de normalisation arabo-israéliens, c’est-à-dire avant que le Maroc ne normalise ses relations avec Israël, ce qui signifie qu’ils ont été créés avant tout pour préparer l’étape de normalisation et susciter un soutien populaire en sa faveur».

Autre fait étrange révélé par cette enquête : celui relatif au nombre de followers et d’interactions de ces comptes. Ils «ont doublé de manière très significative en nombre et en interactions depuis août 2022, ce qui est une augmentation illogique si l’on ne connaît pas son contexte», est-il mentionné.

Eekad apporte les précisions suivantes : «la date de cette exagération majeure en août 2022 coïncidait exactement avec la date de l’exagération des comités israélo-égyptiens que nous avions révélée lors d’enquêtes précédentes, et elle coïncidait aussi avec l’exagération des comités israélo-saoudiens que nous avions révélée il y a quelques jours».

Approfondissant son analyse numérique, l’équipe d’Eekad a constaté que «les comptes du comité israélo-marocain ont non seulement augmenté en août, mais ont continué à croître de manière significative jusqu’à ce jour».

Pour étayer ce qui a été avancé, Eekad a divisé en deux parties les résultats de son analyse numérique. La première (avant décembre 2020) concerne le moment où le comité a commencé à se former jusqu’au mois ayant vu le début de sa croissance (août 2022), alors que la seconde va du mois d’août 2022 à ce jour. De cela, il en résulte que le nombre des comptes a presque triplé ; de même pour leur taux d’engagement.

Cela signifie, toujours selon l’enquête, que «derrière tous ces comités, il y a un seul front qui a pour but de diffuser en même temps ces comités afin d’adopter un ordre du jour clair, à travers les twitteurs arabes, qu’ils soient égyptiens, saoudiens ou marocains».

Création de personnalités fictives

Grâce à une analyse numérique avancée, l’équipe d’Eekad a pu extraire des dizaines de milliers de ces comptes, confirmant ainsi que «plus 22 000 d’entre eux sont des comptes complètement faux». Ils possèdent les mêmes caractéristiques numériques, à savoir : «de nombreux comptes usurpent l’identité marocaine, mais tweetent en arabe approximatif ; le nombre de followers ne dépasse pas 50 ; de faux profils ; ils répètent le même récit, les mêmes phrases et les mêmes idées».

En analysant ces comités, les enquêteurs d’Eekad ont pu «surveiller un certain nombre de leurs comptes centraux qui appartenaient à des personnes dont les comptes semblaient très suspects. L’un d’eux s’appelait «David Levy». Levy se présente comme un chercheur, professeur d’université, écrivain et analyste politique, avec plusieurs publications de recherche», est-il rapporté.

D’après cette enquête, «Lévy – quelle coïncidence – a attaqué les Algériens pendant des années, alimentant le conflit entre Marocains et Algériens, et interagissant entre plusieurs récits qui alimentaient tous ce conflit». Cependant, ce Lévy est un personnage fictif. En analysant sa photo de profil, l’équipe d’Eekad a «constaté qu’elle avait été créée grâce à des techniques d’intelligence artificielle. L’analyse de la photo nous a conduit à une photo similaire publiée sur Pinterest», est-il mentionné.

Créer de mutliples personnalités avec une histoire fictive mais bien étudiée est le propre de ces comités. En effet, «ils dessinent une histoire, une spécialisation, des recherches et des images fictives, et les présentent aux twitteurs comme de véritables personnalités afin que leurs opinions aient plus de poids». Puis, elles créent des interactions et des followers fictifs. Les résultats de l’analyse numérique de ces comptes X (ex-Twitter) sont «également apparus presque identiques à ceux des comptes actifs sur Facebook et YouTube».

Diviser pour mieux régner…

Revenant sur l’analyse des comptes Facebook, l’enquête dévoile qu’il s’agit de «comités électroniques, et qu’environ 16 à 17 000 d’entre eux sont de faux comptes qui travaillent au sein du comité israélien depuis la normalisation, écrivant à plusieurs reprises les mêmes phrases, et qui étaient actifs en août 2022». «Mais ce qui est frappant à propos des comptes Facebook du comité, c’est qu’ils portaient autrefois des identités différentes, puis ils les ont changées en identité marocaine : l’un des comptes était indien il y a quelques mois, l’autre chinois et le troisième pakistanais. Ils ont tous changé leur identité pour celle des Marocains et ont commencé à poster en tant que personnes marocaines», peut-on lire.

Ce qui signifie que l’affaire n’est pas aussi simple qu’elle ne paraît. Elle est plutôt dangereuse. «En examinant l’activité numérique des Marocains sur les plateformes de médias sociaux avant l’émergence de ces comités fin 2020, nous avons constaté que la plupart des discussions étaient neutres et que les questions qui alimentent le racisme aujourd’hui ne reçoivent pas de résonance ou d’interaction généralisée», révèle l’enquête.

Avec l’émergence de ces comités, «le racisme envers les Algériens a commencé à dominer le débat, et les discussions sur le rapprochement maroco-israélien ont commencé à dominer les forums de discussion numériques. Les mêmes comités qui attaquent aujourd’hui la résistance palestinienne ont attaqué les Algériens il y a des années, favorisé la normalisation et le rapprochement israélo-marocain et alimenté les conflits et le racisme pendant des années», lit-on encore. «Ces comités ne sont qu’une partie d’un travail organisé plus vaste, dont la CISD dévoile peu à peu les chapitres. Comme nous expliquions il y a quelques mois le travail des comités israélo-égyptiens, nous avons expliqué il y a quelques jours les comités israélo-saoudiens, et nous expliquons aujourd’hui les comités israélo-marocains», conclut l’enquête d’Eekad. 

Amine Idjer

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