Depuis l’entame du mois de Ramadan, les agents de contrôle et de répression de la fraude de toutes les directions de wilaya du commerce intérieur et de la Régulation des marchés ont été placés sur le pied de guerre alors qu’au cours de la première semaine du mois sacré, plus de 59.800 interventions des services de contrôle ont été enregistrées, ayant abouti à la constatation de 8.057 infractions et à l’établissement de 7.815 procès-verbaux de poursuite judiciaire selon un bilan rendu public par le ministère. Ces derniers jours, deux opérations phares de saisies de 150 tonnes de pomme de terre et plus de 800 tonnes de bannes ont volées la vedette et aux interventions des agents de contrôle à travers le territoire national.
S’agissant de l’affaire des chambres froides de Khemis El Khencha, les services du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation des marchés ont procédé hier à une importante saisie de 150 tonnes de pomme de terre qui ont été découvertes dans des chambres froides situées dans la commune de Khemis El Khechna relevant de la wilaya de Boumerdès. Cette action qui intervient au moment ou la reine des cuisines à atteint des prix de vente tels que jugées inabordables pour beaucoup de citoyens est considérée une saisie décisive dans la mesure ou elle intervient comme une riposte mais aussi un message clair adressé aux éventuels spéculateurs sur ce produit de large consommation. Aussi, cette opération s’inscrit dans un contexte de maîtrise des prix de la mercuriale des produits agricoles qui ont connu une certaine stabilité et régulation durant cette semaine au grand bonheur des chefs de familles. Sur un autre chapitre, une spectaculaire saisie d’une quantité de bananes chargée dans 34 conteneurs, dépassant les 800 tonnes a été entreprise avant-hier au niveau du port d’Annaba, figure parmi les tentatives de certains operateurs de profiter d’une certaine situation du marché pour spéculer sur ce fruits exotique. Dans une déclaration à la presse, au sein même du port, le directeur général des Douanes, le Général-major Abdelhafid Bakhouche a souligné qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire.
La quantité saisie appartenait à un opérateur économique privé qui n’avait pas effectué les procédures de dédouanement nécessaires pour la retirer la marchandise du port, en dépit des multiples relances et mises en demeure officielles qui lui ont été adressées, a souligné le Général-major Bakhouche. Le DG des Douanes a estimé que le refus de cet opérateur de répondre aux appels des services des Douanes témoigne d’un non-respect des conditions d’approvisionnement du marché, d’autant qu’il s’agit d’une marchandise périssable.
10 000 Tonnes de pommes de terre sera injectée dans le marche d’ici la fin de cette semaine
Face à une perturbation de plus en plus inquiétante ces derniers temps dans l’approvisionnement du marché en pommes de terre, les responsables du commerce et de l’agriculture ont décidé d’intervenir pour reprendre la main afin d’arrêter la spirale de cette hausse inattendue des prix du tubercule. De bonnes sources, nous avons appris que 10 000 Tonnes de pommes de terre sera injectée dans le marche au plus tard d’ici la fin de cette semaine dans le cadre du système du Système de régulation des produits de la large consommation (SYRPALAC). « Etant donné qu’il a été constaté ces derniers jours au niveau des marchés des fruits et légumes une situation de déséquilibre entre l’offre et la demande concernant la pomme de terre, les pouvoirs publics vont intervenir à travers le Syrpalac pour mettre fin à cette période de dysfonctionnement du marche » a ajouté notre source. Quant au prix de vente qui sera affiché à cet effet, il oscillera entre 65 et 80 DA le Kg. Les services compétents poursuivent leurs investigations afin d’identifier les responsables impliqués dans cette tentative de stockage contraire à la réglementation en vigueur et d’engager les procédures judiciaires appropriées à leur encontre. Par ailleurs, le ministère du Commerce a tenu à rappeler, à cette occasion, sa détermination à intensifier les contrôles et à appliquer rigoureusement la loi contre toute forme de spéculation. Toutefois, nonobstant l’approvisionnement du marché en patate des chambres froides, il faut savoir que des récoltes de pommes de terre très prometteuses
sont attendus avant la fin de ce mois au niveau de plusieurs wilayas productrices de pomme de terre fraîche de saison précoce ce qui va certainement ʺrefroidir ʺ un peu le marché.
Le prix de la banane va connaitre une tendance baissière
S’agissant de la banane, le point noir du circuit de la commercialisation de la banane qui d’ailleurs taraude l’esprit des décideurs réside dans le défaut de facturation. Ainsi, lors d’une transaction entre un operateur importateur de banane et un grossiste, une facture doit obligatoirement être émise, conformément aux exigences strictes du code de commerce. Il est impératif qu’une facture contienne toutes les mentions obligatoires sur une facture, telles que prescrites par la loi. En cas de non-respect des modalités de facturation obligatoires, l’operateur encourt des sanctions pour défaut de facturation, tant au niveau pénal qu’au niveau fiscal. Ce manquement, appelé défaut de facturation, peut être assimilé à de la fraude et est considéré comme un délit. Par ailleurs, dans le cas de la récente affaire de la saisie au port de Annaba, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, a affirmé que la saisie de cette quantité sera suivie de « l’ouverture d’une enquête judiciaire sous la supervision du parquet local, pour déterminer les circonstances de cette affaire qui s’inscrit dans le cadre de la spéculation, et qui constitue une atteinte aux droits des citoyens à un approvisionnent régulier du marché national ». En outre, le DGSN a fait savoir que la quantité de bananes saisie avait été importée en vertu d’une licence délivrée par le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, ce qui signifie que ladite marchandise faisait partie
d’un plan visant à garantir la disponibilité de ce produit, et que sa non distribution sur le marché constitue « un manquement aux engagements de l’opérateur économique envers l’Etat et les citoyens ».
Rabah Karali